Aller au contenu principal

Fourrages
Sécher son foin en grange, une formule qui fait de plus en plus d’adeptes

À Saint-Martin-du-Bois, le Gaec de la Poulinière vient d’investir dans un équipement de séchage du foin, pour améliorer son autonomie alimentaire. Témoignage.

Le séchoir du Gaec de la Poulinière était ouvert au public lors des Jeudis du foin. Avec une capacité de 550 tonnes, il est l’un des plus volumineux présentés lors de cette série de portes ouvertes.
Le séchoir du Gaec de la Poulinière était ouvert au public lors des Jeudis du foin. Avec une capacité de 550 tonnes, il est l’un des plus volumineux présentés lors de cette série de portes ouvertes.
© AA

Le bâtiment est imposant : presque 2 000 m2, entre la grange et la stabulation attenante pour les 70 vaches laitières et les 40 vaches allaitantes de l’exploitation. Le Gaec de la Poulinière, à Saint-Martin-du-Bois, était l’étape angevine des Jeudis du foin organisés par l’association Segrafo Ouest, le 4 décembre dernier. « Comme vous le voyez, il faut de la surface... Nous avons fait livrer 65 m3 de bois, a expliqué Bernard Leclerc, un des associés. Nous avons réalisé la grange en auto-construction ». Avec une capacité de 550 tonnes de foin, leur équipement est l’un des plus volumineux qu’il était proposé de voir dans le cadre de ces portes ouvertes. Un équipement très récent, en fonctionnement depuis mai 2007. Les agriculteurs intéressés par la technique ont pu en faire le tour et en comprendre le fonctionnement : cinq cellules de stockage pour engranger le foin, trois ventilateurs qui réchauffent le fourrage de bas en haut, un système de réchauffage solaire de l’air par le toit, une griffe à fourrage pour distribuer le foin aux animaux, directement à l’auge. La Poulinière, exploitation conventionnelle en élevage et arboriculture, a choisi de passer au séchage en grange pour « être plus autonome, limiter les intrants, valoriser l’herbe mais aussi améliorer les conditions de travail, et gagner du temps ». Les associés ont fait muer l’exploitation vers un système majoritairement herbager (80 hectares sur 125 ha de SAU). L’arrêt de l’ensilage de 12 hectares de maïs a permis d’économiser, d’après leurs calculs, quelque 3 000 euros et l’abandon de l’achat de correcteur azoté, 15 000 euros. Soit, au total, une économie de 18 000 euros, correspondant à 41 euros/1 000 litres de lait. Point de vue qualité du fourrage, les exploitants sont très satisfaits. La technique du séchage, parce qu’elle permet de récolter à 50-60 % de matière sèche, a le gros avantage de préserver au mieux les qualités nutritionnelles de l’herbe sur pied : « On peut faire du foin dès mi ou fin avril, et jusqu’en fin septembre début octobre », a détaillé Lucie Winckler, animatrice de l’association Segrafo.

Aides : démarches en cours
« Nous avions anticipé le séchage dès 2005 et nous avions semé des prairies multiespèces à base de luzerne, de dactyle, de fléole, de trèfle violet, de fétuque des prés », a expliqué Bernard Leclerc. La plus grande difficulté, réside, au démarrage, dans « le manque de référence en matière d’alimentation tout foin », note l’éleveur. Même si la production reste en ligne de mire, son objectif avant tout est le bon état sanitaire du troupeau. Quant au financement de l’équi-pement, il s’élève à 364 000 euros, subventionnés à hauteur de 14 000 euros, par l’Ademe, pour le capteur solaire installé sur le toit. La facture se monte donc à 350 000 euros pour le Gaec. Les possibilités d’aides sont très inégales d’une région à une autre, et même d’un département à l’autre, a expliqué Patricia Maussion, présidente de l’association Segrafo Pays de la Loire. Il est plus intéressant par exemple d’investir dans le séchage en grange si l’on se trouve en Ille-et-Vilaine. « En Bretagne, toute une panoplie d’aides ont été mises en place. L’association Pays de la Loire a entrepris des démarches auprès du Conseil régional et des Conseils généraux afin de pouvoir comme en Bretagne, débloquer des aides et utiliser des fonds européens disponibles », a précisé Patricia Maussion.

S.H.

Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout l'Anjou Agricole.

Les plus lus

Jean-Claude Bretault, 55 ans et Vincent Ory, 45 ans, associés de l'EARL de la Bouillère. Installés sur 150 ha, ils élèvent 75 truies en naisseur-engraisseur et 73 vaches laitières. Il y a un robot de traite depuis 2009.
Qui pour remplacer Jean-Claude ?
À l'EARL de la Bouillère à Mauges-sur-Loire (La Pommeraye), Jean-Claude Bretault a entrepris, avec son associé, une série de…
Yohann Serreau, producteur en Eure-et-Loir, président de l'Unell.
Ruptures de contrats avec Lactalis : "Une solution pour chaque éleveur à la fin de l'année"

Suite à la décision unilatérale de Lactalis d'interrompre la collecte auprès de 272 éleveurs,  l'Unell (Union nationale…

Nicolas Le Labourier, de Quatuor Transactions et Gwenaëlle Durand, de Cerfrance Maine-et-Loire, ont évoqué l'accompagnement à la transmission d'entreprise effectué par les deux structures partenaires.
Après 2 années favorables,  des temps plus compliqués
Cerfrance Maine-et-Loire a dressé la semaine dernière un bilan des résultats économiques de l'année 2023, les tendances pour l'…
Un ciné-débat sur les femmes en agriculture

Rencontre avec Valérie Gohier, ancienne agricultrice et aujourd'hui formatrice, qui témoignera à la soirée ciné-débat…

Patrick Pineau et sa fille Marie, de l'entreprise Atlantic Aviculture Services, installée à Tillières
Atlantic aviculture services prend son envol

Société créée en 2009 par Patrick Pineau, AAS (Atlantic aviculture services) continue, malgré les aléas sanitaires, à…

Maladie hémorragique épizootique en France.
Point sur la MHE et la FCO en Maine-et-Loire
Le Maine-et-Loire est largement touché par la MHE et dans une moindre mesure, la FCO8. Aucun cas de FCO 3 à ce jour.
Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 176€/an
Liste à puce
Consulter l'édition du journal l'Anjou agricole au format papier et numérique
Accédez à tous les articles du site l'Anjou agricole
Ne manquez aucune information grâce à la newsletter d'actualités
L’accès aux dossiers thématiques
Une revue Réussir spécialisée par mois