Aller au contenu principal

Protection des cultures
Séparation vente/conseil : ce que ça change

Depuis le 1er janvier 2021, la loi de séparation des activités de vente et de conseil des produits phytosanitaires est entrée en vigueur. Interview de Pascal Boucault, directeur Végétal de
la Chambre d’agriculture Pays de la Loire.

© AA

>> Quelles sont les conséquences pour les agriculteurs ?

Depuis le 1er janvier 2021, la séparation vente/conseil impacte les modalités de vente de produits phytosanitaires et de conseil associé : le conseil spécifique, comprendre le conseil en saison « à chaud», ne peut plus se faire par des vendeurs de produits phytosanitaires. Le conseil stratégique devient obligatoire. Il doit être réalisé par une structure de conseil indépendante deux fois sur une période de 5 ans pour pouvoir renouveler le Certiphyto.

>> Dans les faits, quels changements sont à prévoir pour les agriculteurs ?

Pour les agriculteurs avec un « conseiller fournisseur de produits » : une exploitation qui avait un seul interlocuteur, qui assurait à la fois le conseil et la fourniture de produits phytosanitaires, selon le choix de la structure pour la vente ou le conseil, devra trouver un distributeur ou une structure de conseil pour le conseil stratégique et, si elle le souhaite, pour le conseil spécifique.
Pour les agriculteurs engagés dans un groupe de progrès et de conseil indépendant : pour une exploitation déjà engagée dans un suivi technique réalisé par une structure de conseil indépendante de la vente au 1er janvier 2021 le changement ne sera pas majeur. L’agriculteur pourra continuer à être suivi par son conseiller indépendant, et il devra se fournir
auprès d’un distributeur d’agrofournitures qui aura fait le choix de la vente. Pour l’exigence réglementaire, le conseil stratégique pourra être fait par son conseiller qui a l’avantage de bien connaître l’exploitation.
Pour les agriculteurs certifiés HVE (Haute valeur environnementale) ou AB (agriculture biologique) : une exploitation engagée dans un processus HVE ou BIO sera exemptée de conseil stratégique. Si elle avait un distributeur qui assurait son conseil spécifique, elle devra trouver une structure qui l’accompagnera pour son conseil spécifique si elle le souhaite, le conseil spécifique n’étant pas obligatoire.

>> Le Conseil stratégique phytosanitaire devient obligatoire, qu’est-ce que cela signifie ?

Le Conseil stratégique phytosanitaire est basé sur un diagnostic de l’exploitation et aboutira sur un plan d’actions construit conjointement avec l’agriculteur, comprenant des mesures visant à réduire l’usage et/ou l’impact des produits phytosanitaires sur l’exploitation. Le diagnostic sera valable 6 ans, il comprendra une analyse, d’une part du contexte de l’exploitation (types de production, organisation de l’entreprise, enjeux sanitaires et environnementaux) et d’autre part, des modes de production (principaux bioagresseurs, stratégie de protection des cultures, identification des produits utilisés susceptibles d’être retirés à court terme ou avec des impacts majeurs sur l’environnement et/ou la santé. Ce diagnostic vise à identifier les leviers pertinents pour le plan d’actions. Le plan d’actions priorise les leviers qui pourraient être mis en oeuvre sur l’exploitation, et estime l’impact sur l’utilisation des produits phytosanitaires. Ces
deux phases sont réalisées en concertation entre le conseiller et l’agriculteur afin que le plan d’actions soit réalisable et cohérent avec ses objectifs, les possibilités technico-économiques
de l’exploitation et ses projets à court et moyen terme.

>> Comment la Chambre d’agriculture Pays de la Loire se prépare à accompagner les agriculteurs dans ces changements à venir ?

La séparation vente conseil peut être une opportunité à saisir pour améliorer la performance économique des cultures. L’accompagnement de la Chambre d’agriculture Pays de la Loire sur la conduite des cultures, passe par un processus de réappropriation des fondamentaux de la conduite de culture en activant tous les leviers agronomiques (rotation, choix variétal, fertilisation, protection phytosanitaire). Economiquement, selon d’où on part, les bénéfices attendus pour l’exploitation peuvent aller jusqu’à 150 €/ha. Implicitement, cela a des répercussions positives sur l’impact environnemental des pratiques. Le coeur de métier de la Chambre d’agriculture, c’est l’accompagnement en conduite de culture. 

Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout l'Anjou Agricole.

Les plus lus

A l'EARL le Pont Montreuil, à Châtelais : Thomas Jolly, conseiller territoire à la Chambre d'agriculture, Alexandre Mosset, chargé de mission agriculture et environnement à Anjou Bleu Commmunauté, Marc, conseiller agricole en recherche d'une exploitation et l'agriculteur Jean-Claude Fournier. "Je suis prêt à faire un parrainage si le jeune le souhaite", a souligné le futur cédant.
Un premier agribus en Segréen pour visiter des fermes à reprendre

Vendredi 21 mars, la Chambre d'agriculture et Anjou Bleu Communauté ont organisé le premier agribus en Maine-et-Loire. Un…

Qui sont les nouveaux agriculteurs ?

Alors que le renouvellement des générations est un enjeu majeur, l'Esa a mené l'enquête Agrinovo, sur les nouveaux…

En matière de phytosanitaires, le SRAL attire l'attention des agriculteurs sur l'absence d'équipements de protection individuels, des pulvérisateurs non contrôlés et sur les conditions d'emploi des produits.
Un bilan des contrôles qui va dans le bon sens

Vendredi 21 mars, le Préfet a réuni la profession agricole et tous les services de l'Etat pour faire un bilan des contrôles…

Olivier Brault succède à Régis Alcocer

Le vigneron Olivier Brault, installé à Brissac Loire Aubance, préside désormais les Caves de la Loire, pour deux années avant…

Anne Mahé, directrice de la fédération Groupama49, Jacques Blondet et Dylan Mortier, préventeur des risques naturels à la caisse régionale de Groupama.
Anticiper le risque inondation
Afin de mieux maîtriser les coûts de sinistres et d'anticiper les risques, Groupama initie des actions de prévention sur le…
Alors que les semis de printemps démarrent, les canons effaroucheurs à gaz doivent être implantés au minimum à 150 mètres des habitations riveraines.
Les effaroucheurs sonores autorisés jusqu'au 30 juin
L'utilisation des canons à gaz pour protéger les semis de printemps est régie par un nouvel arrêté préfectoral de 2024, avec des…
Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 176€/an
Liste à puce
Consulter l'édition du journal l'Anjou agricole au format papier et numérique
Accédez à tous les articles du site l'Anjou agricole
Ne manquez aucune information grâce à la newsletter d'actualités
L’accès aux dossiers thématiques
Une revue Réussir spécialisée par mois