Emploi
Services de remplacement : congrès national en Anjou du 22 au 24 mai
Le SR aide chaque année, en France, 70 000 chefs
d’exploitation à assurer la continuité de leur entreprise.
“Àcondition de conserver les valeurs qui nous animent, le Service de remplacement a un bel avenir devant lui”, affirme Nicolas Fischer. Le président national des Services de remplacement, éleveur laitier dans le Loiret, était à Angers mercredi 9 mai en vue de la préparation du congrès national, qui se tiendra les 22, 23 et 24 mai à La Pommeraye. Trois cents congressistes y sont attendus pour célébrer les 40 ans du Service de remplacement (le concept est né en 1972) et pour tracer ensemble des perspectives, autour du thème de la gestion des ressources humaines.
Les SR emploient, en France, 12 000 agents salariés, dont 2 400 en CDI qui assurent la moitié de l’activité. “En Pays de la Loire, les SR emploient 490 ETP, une véritable petite entreprise qui demande à être accompagnée notamment en matière de formation”, illustre Franck Champion, Sarthois, représentant les Pays de la Loire à SR France. Les agents doivent aujourd’hui être formés aux nouveaux outils technologiques comme les robots de traite par exemple.” Vivier d’emplois, le SR est un formidable tremplin pour de futurs agriculteurs. Le public de salariés actuel est très large, des jeunes intéressés à terme par l’installation à des personnes qui souhaitent effectuer leur carrière en tant qu’agent de remplacement.
Accompagner les bénévoles
Le SR, ce sont aussi des agriculteurs et des agricultrices bénévoles – ils sont 3 000 en France – qui sont au contact direct des adhérents. Dans l’objectif de professionnaliser leur travail, un important travail est réalisé depuis plusieurs années au niveau de la région des Pays de la Loire. Il a débouché sur l’informatisation des plannings, qui sera bientôt effective. “Ce nouveau système permettra aux responsables de plannings de se faire, eux aussi, remplacer de temps en temps”, souligne Franck Champion.
Les motifs évoluent
L’activité des SR ne cesse de croître depuis quarante ans, suivant les évolutions du métier agricole et de la société. Les exploitations font encore appel au remplacement en majorité en cas de maladie, d’accident ou de décès (37 %), mais également pour des congés maternité (20 %) et paternité (6 %), des mandats électifs (8 %) ou de la formation (1 %). Quant au remplacement pour congés, il représente désormais 28 %, encouragé notamment depuis 2006 par le crédit d’impôt vacances. SR France et les autres organisations professionnelles agricoles se battent chaque année pour obtenir son renouvellement. “L’emploi est un argument de poids, note Franck Champion, confiant. Si le crédit d’impôt était supprimé, tout un volant d’activité serait mis à mal”. Le remplacement pour complément de main-d’œuvre est, lui, autorisé jusqu’à un plafond de 20 % de l’activité d’un SR, ce qui permet à certains SR, par exemple, de fournir du travail à leurs salariés en CDI toute l’année. “Au-delà, nous deviendrions groupement d’employeurs, et ce n’est pas du tout notre volonté”, explique Nicolas Fischer.
À ce jour, sur 70 000 chefs d’exploitations adhérents au SR en France, 50 000 ont signé un contrat d’assurance collectif maladie accident décès. Trop peu, estiment les responsables de SR, qui voudraient que le financement de ce contrat soit intégré dans le plan de financement des jeunes agriculteurs. “Quand il faut s’arrêter, les frais de remplacement peuvent monter très vite et devenir difficilement supportables par l’entreprise agricole”, note Nicolas Fischer. Le coût du remplacement s’élève de 120 à 130 euros par jour.