Aller au contenu principal

EAU
Suite à un hiver sec, les ressources en eau sont déjà en déficit

Le niveau des nappes et le débit des cours d’eau font craindre partout en France une nouvelle pénurie. Le point pour le Maine-et-Loire.

© AA

De septembre 2011 à février 2012, le Maine-et-Loire a reçu 250 mm de précipitations, soit seulement entre 50 et 75 % de la pluviométrie moyenne sur la même période. La répartition de ces précipitations a été très hétérogène puisque tous les mois ont été déficitaires à l’exception du mois de décembre qui a connu un excédent de 60 mm. Au total cela équivaut à un déficit pluviométrique de 120 mm sur les six derniers mois.
Concrètement, les suivis des cours d’eau et des nappes, réalisés par la Dreal des Pays de la Loire et le BRGM (Bureau de recherches géologiques et minières), montrent que ce déficit de précipitations s’est répercuté sur l’ensemble des ressources en eau.
Les débits des principaux cours d’eau du département sont inférieurs d’environ 70 % par rapport à leur moyenne à cette période. Et cette situation est valable à l’échelle de la région dans son intégralité.
Les cours d’eau à l’Ouest du département, plus sensibles car sur le socle du Massif armoricain, connaissent des situations plus critiques que les cours d’eau de l’Est.
Pénalisé par le déficit pluviométrique sur l’ensemble de son bassin versant, le débit de la Loire se situe autour de 450 m3/s, soit environ le tiers de son débit moyen au mois de mars (1 380 m3/s). Les retenues d’eau de Naussac et Villerest (respectivement 190 et 122 millions de m3), construites pour écrêter les crues hivernales et soutenir le débit d’étiage sont toutefois pleines à plus de 75 %.
Pour les nappes, le constat est sensiblement identique. Cet hiver sec n’a pas permis une recharge correcte des principales nappes (Séno-Turonien, Cénomanien…) qui connaissent leur plus bas niveau connu à cette période.
De la même manière, les retenues structurelles accusent un fort défaut de remplissage : la retenue de Rillé, alimentant le Lathan et l’Authion, n’est remplie qu’à 45 % (sur un volume total de 4,9 millions) et celles de Ribou-Verdon accusent un déficit de 4,5 millions (sur un volume total de 17,8 millions). Les réserves collinaires individuelles des irrigants peuvent présenter des taux de remplissage variables selon leur mode d’ali-mentation et la surface de bassin versant collectée. Hormis les orages à potentiel de ruissellement, le remplissage de retenues collinaires reste aujourd’hui peu probable.

État des sols et besoins des cultures
La majorité des sols présentent des Réserves facilement utilisables (RFU) pleines bien que sur l’Est du département l’indice d’humidité des sols indique un début de désaturation des sols, en particulier dans le Saumurois. Les cultures et les prairies ne souffrent pas pour l’instant du déficit hydrique.
Pour les irrigants, il convient de faire le point sur la ressource en eau exploitée, en particulier pour les réserves, et d’attendre une quinzaine de jours pour envisager de changer sa stratégie habituelle d’irrigation.

ALEXANDRE CHAIGNEAU
CHAMBRE D’AGRICULTURE 49

CAMPAGNE D’IRRIGATION

La Chambre d’agriculture va prochainement réunir ses responsables par bassin pour faire un point de la situation et reconduit des enquêtes sur les bassins à enjeu “irrigation”. Cela va concerner les bassins du Loir, de la Sarthe, de la Mayenne, du Thouet et de la Loire (découpage selon l’arrêté d’étiage).
Les irrigants recevront prochainement un questionnaire à remplir et à renvoyer à la Chambre d’agriculture.
Sur le bassin de l’Authion, pour la 5e année, les irrigants sont amenés à participer à l’Observatoire de l’eau. Ils ont déjà reçu les questionnaires.

Bassin de l’Authion

L’Observatoire de l’eau et la gestion collective pour sécuriser l’irrigation

En partenariat avec l’Entente interdépartementale Authion et en collaboration avec les coopératives et syndicats de producteurs locaux, la Chambre d’agriculture relance l’Observatoire de l’eau sur le bassin de l’Authion.
C’est une enquête annuelle sur l’irrigation où sont référencés les irrigants, leurs points de pompage et les cultures et surfaces irriguées. Ces données exploitées collectivement permettent :
- à moyen terme, de préparer la gestion collective de l’irrigation ;
- à court terme, de préparer la campagne d’irrigation 2012, notamment face au risque de restrictions si les conditions météorologiques n’évoluaient pas favorablement.
L’an dernier, face au risque fort d’interdiction de pompage pour une partie des irrigants du bassin, les données fournies par les irrigants dans le cadre de l’Observatoire ont permis de justifier les besoins et les enjeux liés à l’irrigation.
Les irrigants ont reçu le questionnaire de l’Observatoire 2012 et doivent le renvoyer pour le 13 avril pour que les données puissent être analysées au plus tôt et utilisées si un risque de restrictions de prélèvement pour l’irrigation apparaissait.
Par ailleurs, la candidature de la Chambre d’agriculture à la gestion collective de l’irrigation a reçu un avis favorable du Préfet de Maine-et-Loire. Le projet défendu par la Chambre d’agriculture et présenté, en février dernier, aux réunions d’information à Beaufort-en-Vallée, Noyant, Allonnes, Jarzé et en Indre-et-Loire, a reçu un accueil favorable de la part des quelque 300 irrigants du bassin de l’Authion qui y ont participé.
Concrètement, dans les semaines à venir, la création de l’association des irrigants et les échanges avec les services de l’État sur la mise en place de la gestion collective vont se poursuivre.

Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout l'Anjou Agricole.

Les plus lus

Des conditions météo qui malmènent les récoltes

Les récoltes de cultures de printemps sont fortement perturbées par la pluviométrie. Reportage à La Séguinière où les…

Damien Robert, associé du Gaec LG bio au Tremblay. L'exploitation développe un système basé sur l'herbe, en pâturage, en foin et en affouragement en vert.
Leurs démarches vers l'autonomie
Le Gaec LG Bio, au Tremblay, cherche à concilier autonomie alimentaire de l'élevage et efficacité laitière. La grande majorité de…
Le site de l'Abeille 2, à Mazières-en-Mauges.
La main tendue de LSDH
aux producteurs Lactalis
Dans un communiqué daté du 11 octobre, la laiterie de Saint-Denis-de-l'Hôtel (LSDH) a annoncé une "main tendue" aux familles de…
Michel Barnier et Annie Genevard ont visité le Sommet de l'élevage le 4 octobre 2024
Premières annonces du Gouvernement Barnier
Le Premier ministre, Michel Barnier, a arpenté le 4 octobre, les allées du 33e Sommet de l'élevage à Cournon d'Auvergne (Puy-de-…
Irrigation : en Loire-Bretagne, importante hausse de la redevance pour 2025-2030

Les membres du comité de l'agence de l'eau Loire-Bretagne et du conseil d'administration ont adopté, le 15 octobre, le 12e…

Thomas Godard fournit chaque année environ 250 tonnes de mâche à sa coopérative.
La mâche,c'est toute l'année !

Thomas Godard est maraîcher à Beaupréau-en-Mauges (La Poitevinière). Il produit principalement de la mâche, ainsi que du…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 176€/an
Liste à puce
Consulter l'édition du journal l'Anjou agricole au format papier et numérique
Accédez à tous les articles du site l'Anjou agricole
Ne manquez aucune information grâce à la newsletter d'actualités
L’accès aux dossiers thématiques
Une revue Réussir spécialisée par mois