Crises
Toutes les productions à Nantes, le 16 octobre
Le 16 octobre, à Nantes, ce sont toutes productions confondues que les FDSEA appellent à manifester pour défendre le revenu des agriculteurs.
« Toutes productions confondues ». Pour les responsables de la FRSEA, réunis lundi matin à Angers, la crise que traverse l’agriculture touche toutes les productions et c’est en ce sens qu’ils se mobilisent, en vue de la manifes-tation du 16 octobre prochain à Nantes. « Bien sûr le lait a occupé les esprits et les médias », concède Joël Limouzin. Et il n’est pas question de nier les réelles difficultés auxquelles les laitiers sont confrontés et moins encore l’enjeu de trouver de nouveaux outils de régulation, mais c’est l’ensemble des productions agricoles qui est en crise. Une partie des agriculteurs sont aujourd’hui silencieux, poursuit le président de la FRSEA. Ils ne font pas de tapage mais vivent très mal ». Et de citer les productions bovine, porcine, les fruits et légumes… pour qui les années déficitaires se succèdent.
Une affiche
Pour illustrer le prochain rassemblement national, qui se déclinera, en grande région-Nantes pour celle des Pays de la Loire-, une affiche. Et un slogan interpellant directement le Président de la République, celui qui, à Daumeray, promettait une loi d’orientation agricole ; celui aussi qui a “poussé” la loi de modernisation économique, laissant ainsi le champ libre à la grande distribution. « Sarkozy, l’agriculture doit elle payer ce prix ? », questionne l’image. Le poids des mots, le choc des photos. L’agriculture n’est plus au bord du gouffre, elle a déjà plongé : l’image montre les deux mains tendues d’une personne qui appelle au secours. « Cette affiche démontre que le bâtiment agricole prend l’eau et qu’il est impératif que les pouvoirs publics réagissent », indiquent les responsables professionnels. Des mesures réclamées, attendues, exigées pour le court, le moyen et le long terme. Le plus urgent, l’immédiat, c’est la mise en place d’une année blanche, avec le report, en fin de tableau d’amortissement, des annuités d’investis-sement. Et la prise en charge, à partager entre les pouvoirs publics et les banques, des frais financiers liés à ce report. « Nous avons eu quelques contacts avec les organismes bancaires, mais il faut aller plus loin », indique Christiane Lambert. À mettre en place également, la prise en charge des cotisations sociales et, plus généralement, la réduction du coût du travail afin de compenser les distorsions sociales. À moyen terme, c’est bien évidemment la régulation qui est visée, « dans le même temps que la production doit s’organiser », indique Joël Limouzin. Un outil proposé par la FNSEA : la contractualisation, la vraie, celle qui table sur un volume, un prix, une durée. À terme, c’est un véritable projet pour l’agriculture que réclament les professionnels, dont la prochaine LMA, loi de modernisation agricole, doit jeter les bases.
Les mesures qui s’imposent
C’est donc toutes productions agricoles confondues que les agriculteurs iront à Nantes, le 16 octobre prochain. Pour réclamer aux pouvoirs publics les mesures qui s’imposent, comme le Président de la République a pu en décider déjà, en préconisant un nouveau mode de régulation pour le secteur bancaire. En signant un chèque de soutien au secteur automobile. « Au même titre que les autres secteurs d’activité, l’agriculture est un domaine stratégique en termes économique, social et territorial », a rappelé Christiane Lambert. « Pour ce faire, c’est de régulation, de lisibilité et d’investissements porteurs d’avenir dont nos exploitations ont besoin ».
M. L.-R.