Machinisme
Tracteurs : les dernières technologies plus précises et plus économes
Le 9 novembre, la première journée tracteurs organisée par l’Union des Cuma a attiré plus de 170 agriculteurs, à Charcé-Saint-Ellier, autour des nouveaux modèles, de la réglementation, des nouvelles technologies.
Une journée pour se tenir au courant des dernières nouveautés de la réglementation sur le gazole non routier et le passage progressif à la norme Tier4, pour découvrir et essayer des tracteurs présentés par les concessionnaires, connaître les potentialités des GPS (lire ci-dessous), ou encore pour chercher des pistes d’amélioration pour diminuer la consommation de carburant. L’Union des Cuma Pays de la Loire avait préparé un programme dense, mercredi 9 novembre et les agriculteurs se sont déplacés en grand nombre, le matin en salle, l’après-midi sur le terrain.
Parmi les matériels à découvrir, le 5440 de Massey Ferguson, au nouveau look, avec “son capot plongeant qui offre une très bonne visibilité”, soulignait Laurent Chotard, de Modema-Agri. Il s’agit d’un tracteur polyvalent, bien adapté pour le maraîchage. Chez Deutz-Fahr, était présenté L’Agrotron TTV620 (166 chevaux moteur, 150 chevaux de prise de force), équipé, notamment, de la transmission à variation continue. “Le tracteur adapte la puissance à la charge, ce qui génère 10 à 15 % d’économies de carburant”, commentait Thomas Deneux, de la concession Maisa. Les TTV peuvent recevoir un e-monitor d’aide à la conduite, qui permet d’enregistrer 10 000 séquences de travail. Avec un tel matériel, une Cuma peut par exemple, créer un compteur d’hectares par chauffeur. Autres tracteurs : l’Arion 640 de Claas, présenté comme le “haut de gamme dans le segment de puissance 140-160 chevaux” ; le T7.170 de New Holland, qui a anticipé la réglementation Tier4 ; le Puma 125 de CaseIH, équipé d’une transmission semi-powershift ; le 7530 de John Deere, équipé d’un système d’autoguidage avec une balise Star Fire ; le N142 deValtra, un 4 cylindres de 130 chevaux.
Attention au surgonflage
Le constructeur de pneus Michelin animait un atelier sur l’impact du choix des pneus sur la consommation de carburant. L’intervenant a mis en garde contre les conséquences du surgonflage, phénomène très fréquent : “Seuls 10 % des tracteurs sont à la bonne pression dans les exploitations”. Des pneus bien gonflés permettent de réduire la consommation de carburant. Autre étape importante lorsqu’on veut optimiser l’utilisation de son tracteur, le passage au banc d’essai. Des économies conséquentes sont aussi à la clé.
S.H.
Guidage par satellite
Vers une précision au centimètre près
Le guidage par satellite se développe en agriculture. Une évolution qui va de pair avec l’augmentation de la grandeur des outils. Principaux avantages ? Gagner du temps de travail en évitant par exemple la pose de jalons, réaliser des économies en améliorant le rendement du chantier, diminuer la consommation de carburant, de phytos et d’engrais en gagnant en précision, améliorer le confort de travail en conditions difficiles (pour pulvériser la nuit par exemple). Alors que les GPS “de voiture” offrent une précision de 5 à 15 mètres, suffisante pour la circulation automobile, tous les GPS utilisés en agriculture sont munis de dispositifs de correction. Aujourd’hui, cinq systèmes avec correction sont disponibles sur le marché, de précisions variables, adaptés pour différents types de travaux. L’Egnos, le Star Fire 1 et l’Omnistar VBS, avec une précision entre 20 et 60 cm, conviennent pour le jalonnage, le travail en planche et l’épandage. Pour un travail du sol en aller-retour ou une moisson grande largeur, il faudra préférer le Star Fire 2 ou l’Omnistar HP, qui travaille à 10 cm près. Mais pour un chantier de semis ou de binage, le système RTK est, semble-t-il, le plus performant. “Il offre une précision centimétrique, a expliqué Olivier Le Mouel, conseiller Cuma 35. Les données enregistrées au moment du semis sont reprises au moment du binage. Cet équipement peut être intéressant en région maraîchère”.
Une Cuma teste le dispositif RTK
En Ille-et-Vilaine, la Cuma de Piré-sur-Seiches teste ce système de précision RTK, sur deux de ses tracteurs. “Ce choix s’est fait dans une Cuma où les chauffeurs sont fervents de ces nouvelles technologies. “Ils étaient très partants pour l’expérience, et leur motivation est déterminante dans la réussite du projet”, précise Olivier Le Mouel. Le budget investi, pour deux tracteurs, s’élève à 30 000 euros. La Cuma va tester l’efficacité du système et quantifier les économies réalisées, pour savoir si cet investissement peut y être dilué. La Cuma de Piré utilise le système de guidage pour l’épandage du lisier, pour le binage des céréales, mais aussi pour du semis simplifié de blé sur un couvert de radis.