Aller au contenu principal

Interview
" Traquer les prix hors la loi "

Interview de Frédéric Vincent, responsable du dossier lait à la FDSEA.

La FNPL a dévoilé son litre de lait conforme à la loi Egalim : « un prix inférieur à 74 centimes en magasin est donc hors la loi ! Tolérence zéro pour les prix abusivement bas. Vous pouvez signaler ce délit sur signalement@ agriculture.gouv.fr, adresse mise en place par le ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation afin de signaler les comportements abusifs constatés en magasins. Dès le 1er avril, la FNPL prendra ses responsabilités pour faire appliquer la loi », a indiqué le syndicat.
© AA

>> Quel est votre ressenti à l’issue de la table ronde régionale sur les négociations commerciales à laquelle vous avez participé vendredi ?

Frédéric Vincent : J’ai senti les services de l’état assez spectateurs de la situation, là où on les attendait plutôt dans un rôle d’arbitre. Pour le reste nous n’avons pas appris grand-chose
que nous ne savions déjà. Les négociations sont bouclées depuis le 28 février à minuit. Jusqu’ici les informations qui ont fuité sont un peu maigres. En lait seul Lidl a communiqué sur un prix et fléché des volumes en face. Carrefour et Système U disent avoir également signé des accords, mais sans précisions sur les volumes. Quant aux autres, c’est silence radio. Maintenant, nous attendons un minimum de transparence de la part de nos transformateurs. Les producteurs doivent connaître la fin de l’histoire car nous n’allons pas jouer les fantassins indéfiniment.

>> Vous demandez toujours l’application du prix de revient publié fin 2020 par le CNIEL, à 403 euros les 1000 litres TPC / TQC ?

Bien sûr, plus que jamais. En ce début d’année, on a un prix du lait en baisse alors que nos charges augmentent avec l’effet cumulé de la sécheresse de l’été dernier et de la hausse des
matières premières. Nous attendons donc une revalorisation en 2021, même si c’est avec un effet retard.

>> La FNPL a communiqué sur les prix abusivement bas, en prenant l’exemple du lait de consommation, qui doit permettre une rémunération minimum à 388 € les 1000L pour le  producteur (cf infographie). Comment s’explique le delta avec les 403 euros du CNIEL ?

Nous avons en effet décortiqué les composantes du prix de vente final d’un litre de lait pour le consommateur et on sait qu’à moins de 74 centimes le litre, ce n’est légalement pas possible.
Ce prix permet en effet de garantir une rémunération pour le producteur à hauteur de 388 euros. Le delta avec les 403 euros du CNIEL s'explique par le fait que le litre de lait vendu au
consommateur s’est vu retirer une grande partie de sa crème, dont la valeur n’est pas comptabilisée dans ce produit en particulier. Mais en réalité on parle bien de la même base d’indicateurs.

>> 74 centimes minimum pour le lait de consommation. Et pour le reste, avez-vous prévu de dupliquer le calcul sur les yaourts, les fromages, etc ?

On a commencé par le plus facile et le plus parlant avec le litre de lait, qui ne subit finalement que peu de transformation. Mais c’est également possible de le faire sur d’autres catégories
de produits laitiers à partir du moment où on sait combien de litres de lait il faut pour fabriquer un kilo d’emmental, de beurre ou de yaourt. Ça va être notre cheval de bataille des prochains
mois, de traquer les produits hors la loi, car vendus à des prix trop bas pour permettre une juste rémunération pour les producteurs.

>> A conditions que ces centimes grappillés ruissellent bien jusque dans les poches des producteurs...

Oui et c’est là que nous allons demander des comptes à nos transformateurs, mais aussi que nous avons besoin du législateur, car on le voit bien aujourd’hui, la bonne volonté atteint
vite ses limites, et certains opérateurs ont vraiment intérêt à entretenir l’opacité.

Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout l'Anjou Agricole.

Les plus lus

Jean-Claude Bretault, 55 ans et Vincent Ory, 45 ans, associés de l'EARL de la Bouillère. Installés sur 150 ha, ils élèvent 75 truies en naisseur-engraisseur et 73 vaches laitières. Il y a un robot de traite depuis 2009.
Qui pour remplacer Jean-Claude ?
À l'EARL de la Bouillère à Mauges-sur-Loire (La Pommeraye), Jean-Claude Bretault a entrepris, avec son associé, une série de…
Yohann Serreau, producteur en Eure-et-Loir, président de l'Unell.
Ruptures de contrats avec Lactalis : "Une solution pour chaque éleveur à la fin de l'année"

Suite à la décision unilatérale de Lactalis d'interrompre la collecte auprès de 272 éleveurs,  l'Unell (Union nationale…

Un ciné-débat sur les femmes en agriculture

Rencontre avec Valérie Gohier, ancienne agricultrice et aujourd'hui formatrice, qui témoignera à la soirée ciné-débat…

Patrick Pineau et sa fille Marie, de l'entreprise Atlantic Aviculture Services, installée à Tillières
Atlantic aviculture services prend son envol

Société créée en 2009 par Patrick Pineau, AAS (Atlantic aviculture services) continue, malgré les aléas sanitaires, à…

Maladie hémorragique épizootique en France.
Point sur la MHE et la FCO en Maine-et-Loire
Le Maine-et-Loire est largement touché par la MHE et dans une moindre mesure, la FCO8. Aucun cas de FCO 3 à ce jour.
Irrigation : en Loire-Bretagne, importante hausse de la redevance pour 2025-2030

Les membres du comité de l'agence de l'eau Loire-Bretagne et du conseil d'administration ont adopté, le 15 octobre, le 12e…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 176€/an
Liste à puce
Consulter l'édition du journal l'Anjou agricole au format papier et numérique
Accédez à tous les articles du site l'Anjou agricole
Ne manquez aucune information grâce à la newsletter d'actualités
L’accès aux dossiers thématiques
Une revue Réussir spécialisée par mois