Aller au contenu principal

Porc
Un coup de sang qui en appelle d’autres

Gérard Bourcier, président de la section porc FDSEA, réagit durement sur la situation actuelle de la filière.

Pour Gérard Bourcier, « des actions d’ampleur vont se concrétiser, c’est une question de jours  ».
Pour Gérard Bourcier, « des actions d’ampleur vont se concrétiser, c’est une question de jours  ».
© AA
Jeudi 20 septembre, la cotation de Plérin a été chahutée par les JA de l’Ouest. Réaction de Gérard Bourcier, président de la section porc sur la situation actuelle du secteur.

En deux mots, dans quelle situation se trouvent aujourd’hui les éleveurs ?
Gérard Bourcier : Depuis juin, le différentiel entre le coût de production et le prix de vente ne cesse de s’accroître. Le prix de l’aliment flambe et touche directement les élevages, alors que parallèlement le prix de base au marché du cadran est en chute libre. Avec un manque à gagner de 0,33 centimes par kilo, la perte mensuelle est évaluée entre 5 000 et 7 000 euros pour un élevage naisseur-engraisseur de 170 truies. C’est intenable. Cet hiver, les trésoreries ne suivront plus.

Qui pointez-vous du doigt ?
L’attitude de nos entreprises, privées ou coopératives, est tout simplement scandaleuse. Depuis six mois, les factures d’aliment ont augmenté de 40 %. Elles répercutent sans état d’âme la hausse des céréales et, elles demandent au même moment une baisse du cadran du prix payé aux producteurs.
Elles ne jouent pas non plus le jeu de la transparence puisqu’elles ont rejeté les propositions du MPB d’afficher plus clairement les prix de retrait.

Ont–elles moyens de limiter ces pertes ?
Les entreprises se montrent incapables d’avoir une stratégie offensive concertée et partagée qui permette de répercuter le prix de revient à la distribution. Il semble que les industries de la volaille aient réussi à le faire. Sans doute que ces industries sont plus impactées par la hausse des céréales et du coup elles s’organisent mieux pour défendre le prix du produit.

Les structures porcines seraient moins touchées, donc moins réactives ?
Depuis 20 ans, le prix du porc payé aux producteurs a baissé de 50 % et le prix à la consommation est resté pratiquement stable. Durant toute cette période, l’inorganisation des entreprises d’abattage a permis à la grande distribution de faire des marges considérables au détriment du revenu des producteurs.

En tant que responsable syndical, que comptez–vous mettre en œuvre ?
Toutes les fédérations de l’Ouest et JA Ouest sont sur le qui-vive. Des actions d’ampleur vont se concrétiser, c’est une question de jours.
Sur le plan départemental, nous avons sensibilisé les banques aux futures difficultés des éleveurs, et nous en ferons de même avec la MSA et la préfecture.
Sur le plan national, la FNP a rencontré le ministère de l’Agriculture cette semaine pour que des mesures de soutien soient mises en œuvre : restitutions à l’export et stockage privé. Le Copa (Comité des organisations professionnelles agricoles) a aussi été alerté.

Comment évolue la filière régionale ?

Depuis dix ans, le nombre de producteurs est en baisse constante. Le parc de bâtiments n’est, ni renouvelé, ni rénové, faute de marges suffisantes à l’élevage.  
Les éleveurs éprouvent un sentiment de trahison de la part des responsables d’entreprises d’aval.
Cette évolution va à l’encontre de l’orientation souhaitée par la production. Cela a pour
conséquence l’intégration des producteurs, la concentration de la production pour de plus gros élevages... Face à une autre attente sociale , de plus petites structures s’intègrent pourtant mieux dans une cohérence de production, d’autonomie alimentaire et  d’équilibre environnemental.

Propos recueillis
par H.D.
Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout l'Anjou Agricole.

Les plus lus

Les oignons semences sont déchiquetés chez Alexis Girard à Jumelles. Dans le même secteur, l'orage a couché des arbres dans les champs de maïs semences.
La grêle a fait des ravages en Anjou

Un orage de grêle s'est abattu dans certains secteurs du Maine-et-Loire, mercredi 19 juin. Les dégâts sur les cultures…

La météo, les conditions de récolte et la variété cultivée entrent en compte dans le rendement, attendu en baisse cette année.
La récolte de ray-grass semences compliquée par la pluie

Les conditions météo de cette année vont peser sur les rendements de ray-grass semences. Reportage dans le Chemillois où des…

Augustin Pipard a créé son élevage de limousines et projette de faire de la vente directe sur sa ferme d'Ombrée d'Anjou (Pouancé).
Indépendant,
mais bien entouré
Augustin Pipard est installé à Ombrée d'Anjou (Pouancé) depuis novembre 2022, à l'EARL du Ruisseau. Le jeune agriculteur est…
Christiane Lambert, présidente du Copa.
Ursula von der Leyen doit afficher son ambition pour l'agriculture

Christiane Lambert quittera la présidence du Copa* au terme de 4 ans de mandat le 27 septembre prochain. Alors que le nouveau…

Le 28 juin, le conseil d'administration de la FDSEA s'est emparé des sujets environnementaux et de l'agrivoltaïsme.
La FDSEA prend position sur l'agrivoltaïsme
Le Conseil d'administration de la FDSEA 49 s'est réuni vendredi 28 juin dernier pour faire le point sur de nombreux sujets d'…
L'événement a réuni une dizaine d'organismes à Beaupréau.
Mobilisés pour la transmission
Avec une dizaine de partenaires, le Crédit Agricole Anjou Maine a organisé une rencontre destinée aux candidats à l'installation…
Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 176€/an
Liste à puce
Consulter l'édition du journal l'Anjou agricole au format papier et numérique
Accédez à tous les articles du site l'Anjou agricole
Ne manquez aucune information grâce à la newsletter d'actualités
L’accès aux dossiers thématiques
Une revue Réussir spécialisée par mois