Nomination
Un diplomate succède à un autre à la tête d’un ministère élargi
C’est un quasi inconnu du monde agricole, Bruno Le Maire, qui devient ministre de l’Agriculture. Michel Mercier est nommé à l’Espace rural et à l’Aménagement du territoire.
Les observateurs attendaient Luc Chatel ou Michel Mercier... et ce fut Bruno Le Maire. L’ex-secrétaire d’État aux affaires européennes, élu député de la circonscription d’Evreux (Eure), devient le nouveau titulaire d’un ministère qui s’intitule dorénavant “ministère de l’Alimentation, de l’Agriculture et de la Pêche”. Bruno Le Maire, longtemps haut fonctionnaire au ministère des Affaires étrangères, devra faire preuve de toute son expérience pour négocier la future réforme de la Pac. C’est, en somme, un diplomate qui succède à un autre, Michel Barnier. Michel Mercier, pour sa part, traitera de l’Aménagement du territoire et de l’espace rural. Sénateur centriste du Rhône, il est président du Conseil général et trésorier du Modem. Il est également président du groupe union centriste au Sénat.
Un ministre très attendu sur les crises
Le nouveau ministre de l'Agriculture Bruno Le Maire compte aller « à la rencontre des agriculteurs » dans les tout prochains jours, a-t-il indiqué le 24 juin en marge de la passation de pouvoir entre Michel Barnier et lui. Bruno Le Maire s'attend à ce que le premier dossier d'urgence à traiter soit celui des producteurs de lait. Dans une courte déclaration aux personnels du ministère, il a insisté sur les enjeux internationaux (OMC, Europe) pour lesquels il fera appel « à toute son expérience internationale ». « C'est en Europe que se joue l'avenir de l'agriculture française » a-t-il insisté, rendant hommage à son prédécesseur Michel Barnier.
Le syndicat Jeunes agriculteurs (JA) tout comme la FNSEA ne laissent que peu de répit au nouveau ministre Bruno Le Maire pour s'atteler aux dossiers agricoles. La FNSEA appelle à « l'action » dans un communiqué. « La situation est grave ! souligne le syndicat. L'agriculture en effet n'échappe pas à la crise. Celle-ci frappe de nombreuses filières mettant en danger notre modèle agricole et sa diversité ». Le syndicat JA demande au nouveau ministre « d'agir rapidement pour une sortie de crise par le haut ». Les JA et les Chambres d'agriculture insistent sur « la nouvelle corde » du ministère avec son portefeuille élargi à l'alimentation. « Notre souveraineté alimentaire, devrait ainsi retrouver ses lettres de noblesse » commentent les JA. Pour Luc Guyau, président de l'APCA, « cette évolution dans les mots renforce, comme nous le souhaitons, ce lien fondateur entre l'agriculture et l'alimentation et doit permettre de nous rapprocher des consommateurs. » Parmi les points forts reconnus au nouveau ministre, sa connaissance de l'Allemagne. La FNSEA, met en avant son « expérience » européenne : « il devra peser de tout son poids dans les discussions sur l'avenir et le budget de la Politique agricole commune ».
D’après Actuagri et Agrapresse