Portrait
Un éleveur dans la mêlée
Éleveur et viticulteur à Bellevigne-en-Layon (Faveraye-Machelles), Damien Retailleau est aussi talonneur au Roc, le Rugby Olympique Chemillé. Et un fervent défenseur du XV de France, qu'il soutiendra dimanche en quart de finale contre l'Afrique du Sud.
Éleveur et viticulteur à Bellevigne-en-Layon (Faveraye-Machelles), Damien Retailleau est aussi talonneur au Roc, le Rugby Olympique Chemillé. Et un fervent défenseur du XV de France, qu'il soutiendra dimanche en quart de finale contre l'Afrique du Sud.
Sur le terrain, ses coéquipiers l'appellent Tataille. "Certains ne connaissent même pas mon vrai nom !". Damien Retailleau, 38 ans, est première ligne au club de rugby de Chemillé, qu'il fréquente avec enthousiasme depuis sa création en 2007. L'agriculteur a dû patienter pour assouvir sa passion du ballon ovale. "J'aime le contact, j'aime l'esprit de ce jeu. J'ai toujours voulu en faire, mais enfant ce n'était pas possible, il aurait fallu aller à Angers ou Cholet et mes parents, agriculteurs, n'avaient pas le temps". Depuis une quinzaine d'années, il s'investit à fond dans ce sport. Le Rugby Olympique Chemillé a été fondé par une poignée de sportifs : "une équipe loisirs au départ, qui a démarré le championnat en 2019, et est montée de Régional 4 à Régional 1 aujourd'hui, ce qui nous fait rencontrer des équipes telles que Cholet, Clisson, Les Herbiers, le Mans...", explique Damien Retailleau. L'arrivée de plusieurs joueurs du Sco Rugby Club d'Angers à Chemillé a contribué à renforcer les effectifs et à faire évoluer le club. À ce jour, le Roc, dirigé par Hedi Mattali, compte une cinquantaine de licenciés seniors et a aussi son école de rugby avec une cinquantaine d'enfants, garçons et filles, qui s'entrainent sur le terrain du complexe sportif de Bellevue. Le club a également un partenariat avec celui de La Pommeraye-Montjean. "Avoir ainsi monté en niveau permet de faire connaître le club et d'intéresser de plus en plus de monde, un public nouveau vient voir les matchs", souligne l'agriculteur rugbyman. Une belle ascension pour ce club qui a commencé très modestement, avec "des entraînements à une douzaine sur un terrain de foot", comme se souvient Damien Retailleau... L'actuelle Coupe du monde pourrait encore susciter des vocations et faire grossir les rangs de l'école de rubgy.
Une famille de sportifs
Pour Damien Retailleau, les entraînements ont lieu le vendredi soir, et les matchs, le dimanche après-midi. Enfin, si son agenda d'agriculteur le permet. Car l'éleveur doit jongler entre l'activité sur le Gaec, où il est de permanence un week-end sur deux, et une vie de famille bien remplie. "Si je suis en ensilage chez des voisins, si j'ai un souci sur l'exploitation, je passe un coup de fil. Les coéquipiers comprennent bien mes contraintes". Damien Retailleau joue en équipe première ou dans l'équipe réserve : "Pour les matchs, j'essaie d'être présent une fois par mois", précise-t-il. "J'aime aussi me réserver des dimanches pour aller chasser avec mon père, c'est l'occasion de passer du temps avec lui". Dans la famille de Damien, tout le monde est sportif : sa femme pratique la boxe, sa fille, la gym, et son fils, le foot, qu'il préfère (pour le moment ?) au rugby, "car il y retrouve ses copains".
Partage de valeurs
Ce qu'il apprécie dans le ballon ovale, en plus du sport en lui-même, c'est de faire partie de "la grande famille du rugby". Composée d'hommes de 18 à plus de 45 ans, l'équipe chemilloise brasse les âges, les milieux sociaux, les métiers. "C'est intéressant, il y a des informaticiens, des pompiers, des banquiers... On partage tous des valeurs : l'esprit d'équipe, le respect de l'arbitre... On se donne à fond et à la 3ème mi-temps, on partage une bonne bière. On peut parler de sujets qui touchent l'agriculture, comme les bassines, le bio, les phytos. C'est l'occasion de faire comprendre les réalités de notre métier et d'aller au-delà des clichés. Je trouve ça vraiment enrichissant". Tous les vendredis soirs, l'agriculteur amène avec lui aux entraînements Mewen Barbot, un fils d'agriculteur en formation au Campus de Pouillé et passionné comme lui de ballon ovale. À ses 18 ans l'année prochaine, il intégrera à son tour l'équipe seniors.