Un été caniculaire lourd de conséquences
Une mission d’enquête s’est déplacée sur tout le département les 16 et 17 septembre afin de constater les dégâts liés à la sécheresse. La facture pour les éleveurs risque d’être salée.
Après une première mission d’enquête début août, 14 nouvelles exploitations ont été visitées à la demande du ministère afin de constater les dégâts dans les cultures et les prairies liés à la sécheresse qui sévit depuis plusieurs mois. Cette mission a pour objectif de fournir des arguments pour mener à bien la reconnaissance du Maine-et-Loire en calamités agricoles. Des rapports Météo France et des bilans fourragers viendront ensuite étayer l’argumentaire. L’objectif est de déposer un dossier en commission nationale d’ici la fin de l’année.
Cultures et prairies touchées
Car le constat est partout le même : quasi absence de précipitations depuis le mois de juin et deux gros épisodes de canicule qui ont mis à mal les cultures de printemps et brûlé les prairies. Les maïs ont particulièrement souffert avec les fortes chaleurs qui ont littéralement grillé les plantes et mis à mal la fécondation. Les pertes sont estimées à 50 %.
Les parcelles irriguées ont certes mieux passé l’été mais les arrêtés d’interdiction ou de limitation d’irrigation ont considérablement impacté les rendements.
Pour les prairies, autant le printemps avait été correct avec une première coupe qui s’est déroulée dans de bonnes conditions, autant la pousse de l’herbe est quasi inexistante depuis trois mois. Pas de regain, des prairies brulées, la plupart des éleveurs “tapent” déjà dans les stocks d’hiver pour nourrir les animaux.
Une situation préoccupante également pour les luzernes qui ont permis une bonne première coupe mais presque rien depuis. La perte de volume de matière sèche/ha est estimée à au moins 50 % dans les exploitations visitées. Sans précipitations dans les jours qui viennent, on risque d’accentuer les difficultés par des pertes de fond pour 2020 dues à l’impossibilité d’implanter dans de bonnes conditions des prairies, des luzernes et des cultures dérobées qui auraient permis de récolter du fourrage de printemps.
Des trésoreries mises à mal
Résultat, les trésoreries sont déjà mises à mal car beaucoup d’éleveurs ont dû faire des achats de fourrages ou de maïs sur pied ; d’autres ont ensilé plus de maïs que prévu pour constituer leurs stocks. Certains éleveurs ont fait le choix de vendre des animaux, au risque d’engorger encore un peu plus un marché de la viande déjà peu dynamique. La sécheresse 2019 va laisser des traces.
Damien BOUSSIRON
et Aurélien TENÈZE