Aller au contenu principal

Economie
Un marché du porc sous pression

Une envolée des coûts de production et un prix du porc qui dégringole provoquent un ciseau des prix très dommageable à la production.

Depuis plusieurs mois, les prix des matières premières flambent, que ce soit l’énergie, les métaux, le bois, tous les matériaux… Les prix des matières premières végétales (blé, maïs, matières azotées…) n’ont pas été épargnés par cette hausse, affectant lourdement le prix de l’aliment pour animaux. En effet, une hausse quasi ininterrompue du prix de l’aliment porc est observée depuis janvier 2020. Ce prix dépasse les 300 €/T en janvier 2022. 

Un ciseau des prix très défavorable 
En parallèle, le cours du porc s’est brutalement effondré de juin à octobre 2021. Et depuis, il stagne à 1,25 €/kg. La chute du cours du porc trouve plusieurs explications. La Chine, 1er producteur et 1er consommateur mondial de porcs, a vu sa production ravagée par la FPA (Fièvre porcine africaine) à partir d’août 2018. Les besoins de la Chine sont alors devenus considérables pour répondre à sa demande intérieure.  Les importations ont ainsi explosé en 2019 (+67 %) et en 2020 (+85 %). Dans le même temps, le pays a reconstitué progressivement son cheptel porcin. Et même si la FPA sévit toujours en Chine, le mouvement global de hausse de production est largement entamé. En conséquence, les besoins d’importation de la Chine diminuent drastiquement depuis le second semestre 2021. Après avoir connu une euphorie sur les marchés stimulés par les besoins du géant chinois, on assiste désormais à un retournement de situation causé cette fois par la forte restriction des achats de la Chine. Une partie des exportations de l’UE ont trouvé preneur vers d’autres pays d’Asie ou vers des marchés moins rémunérateurs d’Afrique mais se sont retrouvées aussi sur le marché intérieur de l’UE.
A cela il faut ajouter la présence de la FPA en Allemagne depuis septembre 2020 qui a donné un coup d’arrêt aux exportations de ce grand pays exportateur vers l’Asie. La viande allemande se retrouve sur le marché européen à prix très compétitifs, alourdissant un peu plus le marché. 

Perspectives : l’avenir n’est pas tout rose
Le début d’année 2022 n’annonce pas de grandes améliorations sur le marché du porc. Les cours des matières premières végétales restent hauts, soutenant le prix de l’aliment. Ce marché reste très tendu. Concernant les cours du porc, pour qu’ils remontent il faudrait que le marché soit tiré par une reprise de la demande. Cette reprise n’est pas attendue à court terme au niveau chinois, peut être vers d’autres pays d’Asie mais de quelle ampleur ? Si la demande ne progresse pas, seule une baisse de l’offre pourrait alléger le marché européen. Mais à quel prix ? Aujourd’hui, nous observons des baisses de cheptel en Europe centrale (particulièrement en Allemagne) causées par des arrêts d’éleveurs. On s’attend donc à une moindre offre dans plusieurs pays de l’UE qui pourrait toutefois se heurter à la hausse de la production espagnole (très compétitive) d’une part et les stocks de viande congelée (en ces temps de commerce difficile, les entreprises en profitent pour stocker) d’autre part.
Autre nouvelle préoccupante pour le marché de l’UE : l’arrivée de la FPA en Italie. L’Italie n’est pas un grand pays exportateur. Cependant, l’Italie importe de la viande et réexporte des produits transformés. Ces flux devraient être affectés et perturber le marché de l’UE.

Du positif
Quelques avancées positives sont toutefois à noter. A partir du 1er mars 2022, il sera obligatoire d’indiquer l’origine de la viande (pays d’élevage et pays d’abattage) servie en restauration hors domicile, ce qui devrait favoriser la consommation de porcs français. Egalement, la France a réussi à faire reconnaître par la Chine le principe de régionalisation de la production en cas de FPA sur le territoire français (ce qui n’a pas été obtenu par l’Allemagne). Dans le même temps, la filière doit s’organiser pour mettre en place la loi Egalim 2, notamment avec la mise en application de la contractualisation pour les porcs mâles castrés à compter du 1er janvier 2022.
Comme dans d’autres pays de l’UE, la France a annoncé un plan d’urgence pour la filière porcine afin d’aider les éleveurs en difficultés.

Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout l'Anjou Agricole.

Les plus lus

Jean-Claude Bretault, 55 ans et Vincent Ory, 45 ans, associés de l'EARL de la Bouillère. Installés sur 150 ha, ils élèvent 75 truies en naisseur-engraisseur et 73 vaches laitières. Il y a un robot de traite depuis 2009.
Qui pour remplacer Jean-Claude ?
À l'EARL de la Bouillère à Mauges-sur-Loire (La Pommeraye), Jean-Claude Bretault a entrepris, avec son associé, une série de…
Yohann Serreau, producteur en Eure-et-Loir, président de l'Unell.
Ruptures de contrats avec Lactalis : "Une solution pour chaque éleveur à la fin de l'année"

Suite à la décision unilatérale de Lactalis d'interrompre la collecte auprès de 272 éleveurs,  l'Unell (Union nationale…

Nicolas Le Labourier, de Quatuor Transactions et Gwenaëlle Durand, de Cerfrance Maine-et-Loire, ont évoqué l'accompagnement à la transmission d'entreprise effectué par les deux structures partenaires.
Après 2 années favorables,  des temps plus compliqués
Cerfrance Maine-et-Loire a dressé la semaine dernière un bilan des résultats économiques de l'année 2023, les tendances pour l'…
Un ciné-débat sur les femmes en agriculture

Rencontre avec Valérie Gohier, ancienne agricultrice et aujourd'hui formatrice, qui témoignera à la soirée ciné-débat…

Patrick Pineau et sa fille Marie, de l'entreprise Atlantic Aviculture Services, installée à Tillières
Atlantic aviculture services prend son envol

Société créée en 2009 par Patrick Pineau, AAS (Atlantic aviculture services) continue, malgré les aléas sanitaires, à…

Maladie hémorragique épizootique en France.
Point sur la MHE et la FCO en Maine-et-Loire
Le Maine-et-Loire est largement touché par la MHE et dans une moindre mesure, la FCO8. Aucun cas de FCO 3 à ce jour.
Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 176€/an
Liste à puce
Consulter l'édition du journal l'Anjou agricole au format papier et numérique
Accédez à tous les articles du site l'Anjou agricole
Ne manquez aucune information grâce à la newsletter d'actualités
L’accès aux dossiers thématiques
Une revue Réussir spécialisée par mois