Viticulture
Une forte demande en rosés
La coopérative des Caves de la Loire tenait son assemblée générale, jeudi 26 mars, à Saulgé-l’Hôpital.
Moins 13 % de récolte en 2007, mais des ventes maintenues à un niveau quasiment supérieur à celle de l’année précédente : les Caves de la Loire, à Brissac, ont dû composer en 2007-2008 avec un millésime de belle qualité mais qui péchait par la faiblesse de ses volumes. 95 000 hectolitres ont été vinifiés. Pour maintenir l’activité commerciale, en particulier sur les rosés, production phare de la Cave, et répondre à une demande toujours plus importante, il a fallu déstocker pour pallier à cette petite récolte, qui succédait à une année 2006 déjà déficitaire. « 15 000 hectos de plus auraient été vendus sans problème », fait remarquer Gérard Mérand, responsable commercial. Au final, les ventes ont quand même augmenté de 1,2 %, passant de 102 600 hectolitres sur 2006-2007 à 103 800 hectolitres sur 2007-2008. « Nous avons produit moins de rouges et moins de rosés de Loire pour privilégier le rosé d’Anjou et le cabernet d’Anjou. Les volumes d’Anjou blanc, qui sont notre variable d’ajustement, ont diminué de 62 % ».
Au moment où la Commission européenne envisage d’autoriser la production de rosé par assemblage de vins rouges et blancs, les Caves de la Loire sont déterminées à se battre pour conserver des vins de qualité et privilégier la vente en bouteille avec marque, ou encore la vente en bib, en forte croissance de 20 à 25 % par an.
Incitation à la vigilance
Nous nous situons sur le créneau des appellations », relativise Jean-Michel Mignot, directeur général. Il n’empêche que ces perspectives, ajoutées à la crise économique, incitent à la vigilance. La faible récolte et l’augmentation des charges ont amené la Cave à augmenter ses tarifs. Un cabernet en GMS se vend 3,10 à 3,20 € aujourd’hui contre 2,75 € l’an dernier. « Nous craignons que les consommateurs ne suivent pas toutes ces augmentations qui arrivent aujourd’hui sur les gondoles »,
s’inquiète Gérard Mérand. Les ventes à l’export, qui représentent 15 % des débouchés, avec la Belgique comme destination première, ont baissé faute de disponibilités en rosés et certains marchés font les frais de la crise. La rémunération des 220 vignerons apporteurs s’élève à 7 038 000 € au titre de la récolte 2007. Elle accuse une baisse de 400 000 €.
Quant à la campagne 2008 qui débute, marquée par une chute de récolte, elle s’annonce bien délicate à manœuvrer : « Notre principal travail consiste au-jourd’hui à assister nos clients pour les rassurer », souligne Gérard Mérand.
S.H.