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Une nouvelle aide régionale sur la bio
La présidente de la région, Christelle Morançais, a annoncé vendredi 26 mars, une enveloppe de 24 millions d’euros, fléchée vers les producteurs bio au-delà de la période de conversion.
La présidente de la région, Christelle Morançais, a annoncé vendredi 26 mars, une enveloppe de 24 millions d’euros, fléchée vers les producteurs bio au-delà de la période de conversion.
L’annonce était dans les tuyaux depuis plusieurs semaines. Elle a été officialisée vendredi dernier lors d’une visite de la Maison Gaborit à Maulévrier (49). La région des Pays de la Loire mettra 24 millions d’euros supplémentaires sur l’agriculture biologique en 2021 et 2022 (soit 12 millions par an). Cette aide, baptisée « aide à la reconnaissance environnementale
» s’adresse à tous les producteurs bio, en dehors de ceux actuellement en période de conversion qui bénéficient déjà de la CAB. Il s’agira d’une mesure annuelle, contrairement à l’ancienne aide au maintien qui impliquait un engagement sur 5 ans. L’objectif est de « maintenir la dynamique » pendant cette période de transition de 2 ans avant la programmation
de la future PAC en 2023. « Nous avons voulu compenser la suppression forcée de l’aide au maintien en 2019, qui avait été mal vécue » explique Patricia Maussion, conseillère régionale
en charge de l’agriculture biologique. En effet, l’engouement des agriculteurs ligériens sur la bio et surtout le désengagement de l’État sur le financement de la fin de programmation,
avaient contraint il y a deux ans la région à stopper l’aide au maintien bio pour pouvoir continuer à financer les nouvelles conversions. « Depuis le début de ce mandat, la surface engagée en bio dans notre région a doublé » n’a d’ailleurs pas manqué de rappeler la présidente Christelle Morançais. La SAU bio ligérienne est en effet passée de 116 000 ha en 2014 à 238 000 ha en 2020, totalisant aujourd’hui plus de 11 % de la SAU régionale, soit 2,5 point au dessus de la moyenne nationale qui se situait à 8,5 %. « On n’est clairement plus dans une niche » a expliqué Olivier Lebert, membre du bureau de la chambre régionale d’agriculture en charge du dossier bio, « quand on voit que 28 % des oeufs consommés sont en bio, ou 18 % des fruits ». Les quelque 4 000 exploitations ligériennes converties à l’agriculture biologique, font de notre région, « pourtant pas la plus grande » la 4ème région française pour la production bio. Pendant cette période 2015-2020, ce sont chaque année en moyenne un peu plus de 20 000 ha qui ont été convertis. « Notre engagement financier sur la période s’est élevé à 130 millions d’euros pour répondre à une dynamique 3 fois supérieure à ce qui avait été maquetté au départ » a rappelé Christelle Morançais. « Cela marque clairement notre volonté d’accompagner l’agriculture biologique, qui mérite de l’être ».
Un plancher de 5000 euros
Les montants de cette nouvelle mesure devraient s’apparenter à ceux de l’ancienne MAB. Si tous les producteurs peuvent en théorie y émarger, en pratique, un plancher de 5 000 euros (avec transparence jusqu’à 4 pour les GAEC) devrait quand même réguler un peu les demandes. Ainsi si le montant de l’aide prévisionnelle n’atteint pas ce plancher de 5000 €, c’est vers le crédit d’impôt bio qu’il faudra se tourner.
« Nous ne pouvons que nous satisfaire de l’annonce d’un soutien financier complémentaire à l’agriculture biologique. On avait suffisamment fustigé il y a trois ans les injonctions contradictoires des pouvoirs publics qui incitaient dans le discours au développement de la bio, et qui en même temps coupaient le robinet des soutiens. Avec cette aide, c’est la reconnaissance de la ligne environnementale de nos productions bio qui est matérialisée. Par contre, je voudrais insister sur deux points sur lesquels nous seront particulièrement vigilants, car nous avons déjà été échaudés par le passé. Le premier est que le cadre de cette mesure soit bien validé, car pour le moment ce n’est pas tout à fait le cas, et je ne voudrais pas que l’on créé des déçus à la fin ou que les aides arrivent avec tellement de retard qu’elles n’auraient plus aucun sens. Le deuxième est que le principe d’une aide à la reconnaissance de l’agriculture biologique, au-delà de la période de conversion, soit pérennisé sur la future PAC, avec des engagements pluriannuels sur l’aide au maintien. Le système proposé actuellement par la région pour 2021 et 2022 ne saurait être à nos yeux que transitoire. »