Interview
« Une phase de fragilité comme on n’en a jamais connue en volaille »
Nathalie Langereau, responsable du dossier volaille à la FDSEA49.
Nathalie Langereau, responsable du dossier volaille à la FDSEA49.
A combien estimez-vous les hausses nécessaires à passer pour pouvoir sortir de cette situation ?Rien que pour couvrir les coûts alimentaires, l’indicateur dont nous disposons dans la filière montre qu’il faudrait passer de façon urgente entre 5 à 6 % de hausse. C’est ce qui s’est fait en Allemagne où la profession arrive à répercuter cette inflation, car il n’y a pas l’inertie que l’on connaît chez nous. Mais cela ne suffit pas. Le deuxième sujet que nous défendons est aussi de ramener clairement un indicateur énergie, et aussi un indicateur coût de construction, qui manquent cruellement. Aujourd’hui, tous les projets de construction ou de rénovation sont bloqués. Personne ne signe de bon de commande. Or dans une filière comme la nôtre, si on ne renouvelle pas, si on ne rénove pas régulièrement nos bâtiments, c’est la capacité française à produire qui glisse gentiment. Surtout dans un contexte où l’on nous demande de réduire les densités, qui nécessiterait au contraire d’augmenter les m² pour conserver notre potentiel de production.
La loi Egalim2 peut-elle vous aider à passer de telles hausses ?C’est bien connu, on était très en avance sur la contractualisation. Maintenant, cette loi doit nous permettre de rendre systématiques les indicateurs évoqués précédemment. Nous y croyons. L’autre point positif, selon moi, vient de l’interprofession Anvol, créée il y a 3 ans, et qui est une interprofession longue puisqu’elle inclut la grande distribution. On arrive à s’y parler. Des messages passent et la confiance s’établit, ce qui fait que les négociations, ou du moins une partie, ne se déroulent plus uniquement dans les boxes, mais deviennent un peu plus collectives, ce qui est une bonne chose.