MSA
Une société pour tous les âges
Le débat ouvert lors de l'assemblée générale du 27 mai
pose la question des solidarités intergénérationnelles.
L'enjeu du vieillissement n'est pas tant de devoir faire face à une population de plus en plus âgée qu'aux conditions dans lesquelles ce vieillissement et la dépendance vont s'inscrire. Ce vieillissement n'est pas tant médical que social, a indiqué Christian Pihet.
L'enseignant, géographe à l'Université d'Angers intervenait lors du débat qui a suivi l'assemblée générale statutaire de la MSA, vendredi dernier. Ce phénomène du vieillissement n'est pas propre à la France, d'autant que la natalité de l'Hexagone, une des plus fortes d'Europe occidentale, contribue à relativiser l'impact de la différence générationnelle, comparativement à d'autres pays.
La charte de Philadelphie
Christian Pihet cite "l'esprit de Philadelphie" d'Alain Supiot, un essai qui rappelle les engagements contenus dans la déclaration de l’Organisation internationale du travail, "la charte de Philadelphie". Adopté aux États-Unis en mai 1944, ce texte recommande l'établis-sement d'un nouvel ordre mondial où l’économie serait subordonnée à l’exigence de justice sociale. Un texte toujours d'actualité. Pour ce faire, le géographe préconise plusieurs axes pour aller vers cette "société pour tous les âges" : l'anticipation à l'appui des chiffres de la pyramide des âges ou des documents d'urbanisme, l'expérimentation en particulier par des approches transversales, et la citoyenneté qui nécessite une harmoni-sation européenne. "Cette démarche a un coût mais il faut le considérer comme un investissement social", argumente-t-il.
Dès lors, que mettre en place sachant que chacun aspire à rester chez soi, dans les meilleures conditions possibles ? Et à quel coût face au désengagement de l'État, quels budgets départementaux y consacrer ? Quel équilibre trouver entre la part de solidarité familiale et la part de
services marchands ? Quel sort, quelle considération pour les aidants familiaux ? Comment mettre en place des familles d'accueil ? Quelle organisation spatiale ? Quels modes de transport ? Quels maillages ? autant de questions dans lesquelles s'inscrit la MSA. En l'occurrence, le débat qui s'est instauré et les exemples cités par les différents intervenants, invités et délégués cantonaux, n'avaient pas pour ambition de répondre totalement à l'ensemble de ces questions. Mais il a été l'occasion de rappeler les différentes initiatives et expériences mises en place par la MSA en Maine-et-Loire en matière de co-voiturage, d'installations intergénérationelles, de formation pour les aidants, etc. Et de rappeler, s'il en était besoin que le Mutualité sociale agricole entend bien continuer à contribuer à la réussite de ce défi du 21e siècle.
M. L.R.