FDSEA
Une tournée au cœur de l’actualité
Les réunions régionales se poursuivent. Après les Mauges et la Vallée, rendez-vous dans le Saumurois et le Segréen.
Avec 120 agriculteurs dans la Vallée, et plus de 150 dans les Mauges, les deux premières réunions régionales de la FDSEA ont été bien suivies. Il faut dire que l’actualité ne manque pas : les premières conclusions du Conseil des ministres européen suite au bilan de santé de la Pac, associées à une conjoncture économique difficile, le tout baigné dans un climat de négociation tendu notamment pour le lait et la viande. « Sommes-nous un pot de terre contre un pot de fer ? », s’indignait Florent Petit, président cantonal de Montfaucon. Avec 52 % des parts de marché sur la viande pour le groupe Bigard, il est vrai que la profession agricole pourrait se sentir désarmée face à un marché de plus en plus concentré. « Tout n’est pas rose, les négociations sont complexes mais lorsque des camions entiers de steaks hachés sont bloqués, le face à face, organisé à Paris mercredi dernier, n’est plus le même », rassurait Mickaël Bazantay, responsable de la section viande FDSEA. « La défense des accords interprofessionnels semble avoir porté ses fruits notamment concernant le classement des carcasses. Sur le prix, nous sommes encore loin du compte, mais nous espérons que l’influence du contexte laitier avec une entrée massive de vaches de réforme sur le marché va s’atténuer ». Sur le lait, les réactions sont également nombreuses et chacun s’attache à comprendre un marché qui semble perdre la tête. « La situation en 2007 était exceptionnelle, avec un cumul d’événements qui a fortement influé le marché mondial : baisse de production des pays exportateurs (Australie, Nouvelle-Zélande, Brésil) et augmentation de la demande, notamment dans les pays d’Asie. De fait, on se retrouve avec des prix payés aux producteurs qui peuvent passer du simple au double en un an », expliquait Alain Cholet, président de la FDL. L’embellie des produits laitiers n’aura été que de courte durée comme le faisait remarquer un producteur et « il va falloir apprendre à vivre avec ces fluctuations, trouver les outils de régulation et d’assurance les plus pertinents. S’y préparer est notre travail de responsable », soulignait Christiane Lambert, présidente de la FDSEA.
En Maine-et-Loire, la pression sur les laiteries et dans la grande distribution pour déréférencer les produits est en stand-by jusqu’à nouvel ordre, l’occasion de « remercier l’ensemble des éleveurs qui se sont mobilisés lors de ces actions et qui permettent aujourd’hui d’espérer retrouver prochainement les transformateurs à la table de négociation », se félicitait Jean-Paul Piet, secrétaire général de la FDSEA.
« Nous sommes lucides sur nos demandes, mais nous souhaitons limiter la baisse et la flexibilité
des prix », se donnait comme objectif Alain Cholet.
Mobilisation autour de l’eau
La conjoncture et la Pac ont dominé les débats dans les régions, mais les problématiques environnementales n’ont pas été omises. Dans la Vallée, c’est un appel à la mobilisation sur le dossier eau qui a été lancé pour répondre massivement à l’enquête publique qui se déroulera prochainement pour les prélèvements en Loire qui alimentent l’Authion. « Nous avons plus de 800 irrigants dans la Vallée, nous souhaitons plus de 1 000 signatures car, l’activité agricole est la seule activité qui puisse se développer dans ce secteur, déclaré inondable, où aucune nouvelle zone d’activité ne peut voir le jour », déclarait Pascal Laizé, président de la Commission environnement de la FDSEA. La question des phytosanitaires a été également largement abordée, avec la relance d’une pétition pour défendre un règlement européen qui permette de continuer à produire (cf page 12). Dans les Mauges, c’est la question des nitrates qui domine avec les négociations en cours sur le nouveau programme d’action de la Directive nitrates qui devrait voir le jour l’an prochain. Pour ce programme, l’enquête actuellement réalisée dans les Mauges devrait être généralisée et adaptée sur l’ensemble de la zone vulnérable et ce, de façon volontaire dès 2009. « C’est le travail collectif de chacun qui a fait le succès de la mise en place de la ZFPA*. Aujourd’hui, nous souhaitons
rester sur cette démarche, trouver des règles adaptées à nos pratiques et progressives pour ne pas pénaliser certaines productions », expliquait François Beaupère, secrétaire général adjoint de la FDSEA et président du Conseil de l’environnement de la Chambre d’agriculture.
S.P.
*Zone à forte pression azotée.