FCO
Vacciner bovins et ovins tant qu’il en est encore temps
Les premières vaccinations vont commencer dès la semaine prochaine dans les élevages du département qui ont commandé des doses à leur vétérinaire. Il n’est pas trop tard pour s’inscrire.

« En septembre ou octobre, quand la maladie va exploser, il sera trop tard pour vacciner. » Pascal Gallard, le président du pôle de l’élevage, est en alerte. Et même inquiet. Il sait, pour avoir entendu des collèges et responsables professionnels de l’Est et du Nord de la France, les dégâts que peut occasionner la FCO dans les élevages : perte de production, avortements, mortalité… comme cela a été à maintes reprises évoqué dans les colonnes de l’Anjou agricole ou au cours des réunions que le GDS a organisées en régions. C’est pourquoi, il invite ses collègues agriculteurs à avoir recours à la vaccination contre la FCO pour leurs animaux. Jusque- là, les éleveurs étaient un peu désarmés face à l’avancée de la maladie. La désinsectisation des animaux et des bâtiments constituait une bonne prévention – une démarche d’ailleurs obligatoire pour les animaux dans la mesure où le Maine-et-Loire est en zone de périmètre interdit – mais la vraie riposte à la maladie, c’est la vaccination. Elle est, cette année, encore, facultative faute de vaccins suffisants (hormis pour les broutards destinés à l’exportation), mais les témoignages des éleveurs d’autres départements ayant opté pour cette prophylaxie ne laissent aucun doute sur son efficacité. Les premiers commentaires sont d’ailleurs encourageants et coupent court aux éventuelles rumeurs d’effets secondaires. En Moselle, dans la Meuse, dans le Nord ou en Picardie, tous s’accordent à souligner le bon déroulement de l’opération. « Nous avons plus de 50 000 ovins vaccinés sans déclaration de problèmes particuliers et plus de 117 000 bovins. », résume le GDS de Moselle. Même satisfaction dans la Meuse : « Près de 50 000 bovins et 25 000 ovins ont été vaccinés. Pour les bovins, les vétérinaires ne décrivent aucun problème majeur ».
Vu les risques, il n’y a pas à hésiter
Les vaccins pour le sérotype 8 sont en passe d’arriver dans les cabinets vétérinaires de Maine-et-Loire et la vaccination va alors pouvoir démarrer. Jean-Marie Neau, en Gaec laitier à trois associés sur la commune de La Boutouchère, attend le vétérinaire dans les tous prochains jours pour vacciner la centaine de prim’holstein de plus de 18 mois. « Vu les risques, il n’y a pas à hésiter », calcule l’éleveur : « Perdre une génisse amouillante, c’est
1 500 euros ». Depuis le mois d’avril, les animaux et les bâtiments ont été régulièrement désinsectisés, « il y en a pour 800 euros, au bas mot », ajoute-t-il. Mais il préfère se garantir contre la mortalité, les pertes de production, les avortements. « Ce qu’on a pu voir dans l’Est a suffi à me convaincre », ajoute-t-il.
Plus de 45 % du cheptel bovin fera l’objet d’une vaccination, suite à la demande des éleveurs. « Vu le contexte météorologique et les retards pris dans les champs, les agriculteurs ont d’autres préoccupations immédiates », analyse Pascal Gallard. « Mais une fois cet épisode passé, je suis persuadé que les éleveurs vont faire le nécessaire pour faire vacciner leurs animaux ». Ce sont essentiellement les producteurs de lait (70 % des élevages) qui ont déjà effectué la démarche auprès de leur vétérinaire. Sans doute en raison du risque plus grand de perte de production, du potentiel génétique, mais aussi pour des aspects pratiques de contention et de mise à l’herbe. Le coût – la vaccination n’étant pas obligatoire, le prix de l’acte est libre, sachant que la vaccination obligatoire des broutards est fixé à 1,67 euros (+ vacation) – et les conditions d’application réservées au vétérinaire peuvent aussi expliquer ce clivage. Le rappel, à J+21 plus ou moins 2 jours risque aussi de coïncider avec la période de vacances des éleveurs, mais aussi des vétérinaires. Si ce sont les animaux de plus de 18 mois qui sont concernés par cette vaccination, en Maine-et-Loire, la profession souhaite que, « dans les élevages laitiers, les doses prévues pour les animaux destinés à la réforme soient affectées aux génisses de 15 à 18 mois prêts à entrer en reproduction, et ce afin de préserver le potentiel de renouvellement dans les élevages.»
Voilà pour les bovins. En ce qui concerne les petites espèces, le potentiel de petits ruminants susceptibles d’être vaccinés s’élève à 78 800 têtes selon la DSV. Pour Jean-Marc Gaborit, responsable de la section ovine à la FDSEA, le nombre de brebis référencées PBC est de l’ordre de 36 000 et des demandes ont été passées à hauteur de 28 000 doses, soit une couverture des élevages professionnels à hauteur de 77 %. « Les éleveurs ont tout intérêt à vacciner leurs animaux, car c’est la seule solution. Mais je proteste énergiquement contre les coûts et la position des vétérinaires qui se réservent la vaccination alors que nous la pratiquons couramment dans nos élevages ». Pour les ovins, les vaccins seront disponibles début juillet.
M.L.-R.
Vaccination
La prise en charge
Le coût de la vaccination est partiellement prise en charge. Pour les bovins, les éleveurs seront remboursés sur la base de 1 euro maximum par animal. Ainsi, pour un cheptel de 100 animaux vaccinés, pour un coût de l’acte vétérinaire à
1,67 euros/injection (coût retenu pour la vaccination obligatoire des broutards destinés à l’exportation), et une vacation de 30 euros, le coût total sera de {(1,67 x 100) + 30 euros} x 2 (vaccination + rappel), soit 414 euros, dont
214 euros à la charge de l’éleveur. Pour les ovins, la prise en charge est de 50 %. Le coût, outre la vacation de 30 euros, est de 1,10 euros pour les 50 premières brebis et de 0,75 euro pour les suivantes. Soit, pour la vaccination de 300 brebis, un coût de 272,50 euros.