Vendanges : reflux annoncé
2018 avait été une année exceptionnelle, en quantité comme en qualité. 2019 sera celle du retour à la normale pour le vignoble d'Anjou Saumur, avec une baisse des volumes estimée aux alentours de 30 à 40 %.
Les premiers coups de sécateur ont déjà été donnés sur les cépages précoces (chardonnay, pinot noir). Dans 15 jours - 3 semaines, viendra le tour des chenin, cabernets et autres grolleau. Mais d'ores-et-déjà, on peut annoncer que les vendanges en Anjou Saumur seront quantitativement en-deça du millésime 2018. Il est vrai que ce dernier avait été exceptionnel, avec 1,2 million d'hectolitres de jus récoltés.
« Les volumes totaux seront probablement de 30 à 40 % inférieurs cette année », évalue a priori Laurent Menestreau, président de la Féderation viticole Anjou
Saumur (FVAS). Et par rapport aux moyennes constatées en 2016 et 2017, le reflux est estimé à « 15-20 % » par Guillaume Gastaldi, conseiller viticulture à la Chambre d'agriculture des Pays-de-la-Loire, chargé de la coordination de l'Association technique viticole 49.
Gel, précipitations, sécheresse
Le potentiel de récolte a été entamé par la conjugaison de 3 facteurs : gel de début avril, coulure dûe aux fortes précipitations au moment de la floraison, et sécheresse cet été. D'un secteur à l'autre, les configurations sont toutefois assez hétérogènes. « Le gel a davantage impacté le Saumurois, et la canicule a fait plus de dégâts sur les terrains schisteux à faible réserve en eau du Bas-Layon, qui n'avaient encore jamais connu de phénomènes de grillure d'une telle intensité », souligne Laurent Menestreau.
Autant dire que, d'ici à la fin septembre, la pluie serait la bienvenue pour regonfler les baies des cabernets. Même si « sur les autres cépages, un surcroît d'humidité favoriserait le retour de la pourriture grise », avertit Guillaume Gastaldi. Ce risque botrytis mis à part, l'état sanitaire des raisins est globalement excellent.
En France, une vendange inférieure à la moyenne quinquennale
Au plan national, la tendance est également à la baisse, loin des 49 millions d'hl mis en cuve l'an dernier. « Je ne sais pas si la vendange sera de 43,4 millions d'hectolitres ou en-dessous de 43, mais il est certain maintenant que la production sera inférieure à la moyenne quinquennale », a indiqué Jérôme Despey, président du conseil spécialisé "Vin et cidre" de FranceAgriMer.
Vincent Faure
*Institut national de l'origine et de la qualité