Viande bovine : François Hollande incite au patriotisme alimentaire
En visite en Lozère le 18 juillet, le chef de l'État a demandé aux enseignes des grandes surfaces d'augmenter leurs prix pour soutenir les éleveurs en détresse.
« Je lance encore un appel à cette grande distribution, pour qu'elle offre aux consommateurs la qualité et aux agriculteurs un prix » a déclaré François Hollande rappelant les engagements souscrits le 17 juin lors d'une table-ronde autour du ministre de l'Agriculture Stéphane Le Foll. « Les agriculteurs ne peuvent pas vivre que des aides, il doit y avoir des prix pour les rémunérer », a-t-il insisté. Puis, à l'arrivée d'étape du Tour de France, le président a incité « les consommateurs à faire aussi un effort » face à la gravité de la crise et « à manger autant qu'il est possible les produits de l'élevage français ». Quitte à payer quelques centimes de plus pour leur steak ou leur jambon.
Les représentants de la grande distribution ont répondu qu'elle appliquait les hausses convenues lors de la réunion au ministère mais qu'elle ne se fournissait pas auprès des agriculteurs, seulement auprès des industriels, mettant ces derniers directement en cause. Le lendemain, plusieurs centaines d’éleveurs ont manifesté près de Caen (Calvados), demandant au ministre de l’agriculture de venir dans la région. Des déchets furent versés sur trois sites, un abattoir, une plateforme de distribution et une entreprise de viande de porc.
22 000 éleveurs au bord du dépôt de bilan
« Plus de 22 000 exploitants » (d’élevage) seraient proches du dépôt de bilan, selon les déclarations de Stéphane Le Foll publiées dans le Parisien du 17 juillet et réitérés à l'occasion d'une conférence de presse ultérieure. Ce nombre représenterait « près de 10% des exploitations d’élevage » et « au moins 40 000 emplois » directs. Ces chiffres, « collectés département par département » démontrent toute « l’urgence » à réagir face aux « trois crises, bovine, porcine et laitière » selon le ministre.