Voisins, ils se partagent l’étang d’irrigation
Deux exploitations de La Chapelle-Rousselin irriguent à partir d’un étang réaménagé en réserve collective.
Deux exploitations de La Chapelle-Rousselin irriguent à partir d’un étang réaménagé en réserve collective.
En ce début février, l’étang est plein et les deux exploitants peuvent être sereins pour la prochaine saison d’irrigation. « Quand on voit toute cette eau qui tombe, ce serait dommage de ne pas en retenir pour nos cultures », note Sylvain Piet, éleveur caprin. Son exploitation, l’EARL la Ferme du Pineau et celle de ses voisins, le Gaec de la Houssaie, ont acheté en 2016 un étang en commun. Et, malgré les sommes investies, aucun ne regrette. Pour acquérir l’étang, le creuser, installer une pompe, un réseau de 4 km de canalisations enterrées et un enrouleur, il a fallu débourser, pour chaque ferme, 70 000 euros.
Fait notable, les démarches administratives n’ont pas été compliquées et il ne s’est passé qu’un an et demi entre l’achat de l’étang et les premiers tours d’eau. « L’étang est complètement déconnecté de la rivière qui passe à côté, c’était essentiel pour que le dossier soit accepté », souligne Sylvain Piet. Les agriculteurs ont fait appel à un cabinet d’étude, qui a validé la faisabilité de la réserve. Il n’était pas possible d’agrandir l’étang, mais en le creusant, jusqu’à une profondeur de 5,50 mètres, il est passé d’une capacité de 12 000 m³ à 45 000 m³. « Nous avons obtenu une autorisation assez rapidement de la part de la DDT. Ce qui est loin d’être le cas pour tous les dossiers de ce type ! », notent Sylvain Piet et Patrice Malinge.
40 quintaux/ha de plus en maïs grain
Patrice et son frère Bruno Malinge élèvent 60 vaches laitières et 50 taurillons sur une surface de 83 ha, dont 60 ha sont irrigables. Pour ces éleveurs, l’irrigation est l’assurance de récolter un fourrage de qualité, en quantité suffisante. Ils irriguent chaque été entre 12 et 15 ha de maïs ensilage. « En irriguant, on a des rendements de 12 à 15 t de MS/ha ", note Patrice Malinge. Chez Sylvain Piet, la différence est flagrante entre le mais grain non irrigué, à 80 qx/ha, et le même irrigué, à 120 qx/ha. Quant à la luzerne qu’il cultive pour ses chèvres, il obtient en 2 à 3 tonnes de plus par hectare avec un bon arrosage. Pour les deux exploitations, l’étang permet de renforcer l’autonomie en fourrages, mais aussi en paille.