Eau
Zones humides : les connaître pour mieux les valoriser
Le 4 octobre, la Chambre régionale d’agriculture et la FRSEA ont organisé une seconde journée d’information sur les Sage.
L’objectif de la journée du 4 octobre était d’informer et d’échanger avec les agriculteurs élus dans les Sage (Schémas d’aménagement et de gestion des eaux) sur les enjeux agricoles liés aux zones humides, leur identification et les projets possibles, dont la création de retenues.
Préservation des zones humides
Les Sage, qui couvrent quasiment tout le territoire régional, réalisent progressivement des inventaires des zones humides. L’expérience sur celui de Grand-Lieu, présentée par Michel Coudriau (Chambre d’agriculture de Loire-Atlantique), montre qu’une implication active des agriculteurs dès le début du projet est la condition indispensable pour obtenir un résultat cohérent et partagé. Il est également es-sentiel d’identifier les zones humides qui présentent un intérêt d’un point de vue écologique et hydrologique. Bien définir la fonction des zones humides est indispensable pour connaître celles qui ont un intérêt particulier conformément aux objectifs des Sage, présentés par Alix Nihouarn, directeur adjoint de l’Onéma (Office national de l’eau et des milieux aquatiques) de Rennes.
Les zones humides identifiées sont ensuite prises en compte dans les Plu (Plan local d’urbanisme), par exemple sous forme de trame superposée aux zonages existants. Jacques Jaulin, de la Chambre d’agriculture de Maine-et-Loire, a précisé que cette démarche est encadrée par le Code de l’urbanisme. “Le Plu peut réglementer certains travaux en zones humides : des constructions, changements de destination, affouillement et exhaussements ou installations soumis à déclaration. Mais il ne peut pas imposer de règles sur la nature des cultures, le drainage, ou édicter des procédures non prévues par la réglementation nationale”. Cette démarche n’est pas obligatoire et les échanges ont montré qu’interdire a priori ces travaux dans les Plu n’est pas la meilleure option, sachant qu’ils sont déjà règlementés par la Loi sur l’eau et soumis à étude d’impacts.
Pascal Laizé (FDSEA du Maine-et-Loire) a rappelé l’importance des enjeux pour les agriculteurs : “Non seulement les projets agricoles peuvent être impactés lorsque la parcelle est en zone humide, mais en plus, des espaces agricoles sont consommés pour compenser des destructions de zones humides par les aménagements des collectivités”. Christian Aimé (CDA de Vendée) et Arnaud Jeanson (FDSEA de la Sarthe) ont conclu en insistant sur l’importance de la participation active de la profession. “Nous devons être présents lors des inventaires, et être force de proposition pour les compensations”. Des cas concrets présentés (aménagements d’abords de retenues d’irri-gation, lotissement) montrent en effet que des solutions de compensation peuvent être trouvées pour maintenir ou améliorer les fonctions des zones humides sans impacter des surfaces extérieures au projet.
Mobilisation
de la ressource en eau
L’intervention de Joseph Giroud, président de la CDA du Rhône et secrétaire général de l’APCA, a montré que, malgré un contexte agricole différent, les freins aux créations de retenues sont communs aux deux régions. Mais des leviers existent : “Nous avons mis en place un protocole avec l’administration, le Conseil général et un syndicat mixte d’irrigation, qui facilite l’instruction des projets de création de retenues et permet de sortir de la situation de blocage. Il a fallu ferrailler dur, et ce n’est pas terminé, ajoutait-il, on commence à avoir les premiers résultats et les porteurs de projets reprennent confiance”. “Dans les Pays de la Loire, nous avons encore du chemin à faire pour lever les freins et accompagner les agriculteurs”, a affirmé Christian Aimé. Ce travail est engagé et est une priorité dans le projet régional d’agriculture durable, notamment depuis la publication du Plan national d’adaptation au changement climatique qui confirme cette voie.