Bruno Dupont, président du Sival
20 ans de présidence et le regard toujours tourné vers l'avenir
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Comment se présente cette 38ème édition du Sival ?
Le salon continue à accroître son attractivité, preuve en est le fait que nous refusons toujours des exposants, en particulier étrangers. Je suis confiant et je pense que ce sera une superbe 38ème édition, qui contribuera à apporter des réponses sur les défis de demain, la performance économique, le climat, l'attractivité et la valorisation des filières.
Cette édition sera la dernière pour vous en tant que président. La relève est assurée ?
Je suis très fier de passer le témoin à l'arboriculteur Albert Richard à Corzé et président des Vergers d'Anjou, qui assurera la présidence à partir du Sival 2026.
Quel regard portez-vous sur ces 20 ans de présidence ?
J'ai pris les rênes du salon en 2005, à un moment où l'ancien président arrachait son verger et où personne n'y croyait plus... Mais même lorsque c'est compliqué, il faut continuer à se battre. J'ai toujours mené le Sival dans le sens de faire bouger les lignes, d'innover. Lorsque j'ai amené le bio, je me suis fait huer au départ. Nous avons constaté depuis combien le bio est incontournable, même si, en matière de marchés, on voit bien que l'on a atteint des limites.
Je suis content d'avoir réussi à maintenir le salon, dans sa configuration actuelle. On m'a suggéré de faire un Sival tous les deux ans, mais on a tenu le coup, même dans les années les plus compliquées.... Les productions végétales spécialisées, notamment l'arboriculture, ont trouvé les moyens, malgré les turbulences vécues, de s'adapter. Elles se sont remises en cause et c'est sans doute ce qui fait leur force, à l'image de l'arboriculture, qui a créé les vergers éco-responsables, s'est tournée vers la recherche de nouvelles variétés, a pris, tôt, conscience des attentes du consommateur....
Mais je sais bien que pour maintenir le cap du nombre de visiteurs, il faut que les productions soient viables. Je me suis battu pour le collectif, dans différents instances (NDLR : SDPF, Interfel...), mais je me demande parfois à quoi cela a servi, lorsqu'on entend qu'aujourd'hui, les attentes et revendications restent malheureusement les mêmes, à savoir "vivre de son métier". Les producteurs nourrissent la population, de plus en plus sainement, ouvrent leurs exploitations au public, mais nous n'avons pas, en France, une reconnaissance à la hauteur de notre travail.
Où en est le projet de Sival à Dakar ?
Il est en stand-by car nous avons dû nous adapter aux turbulences politiques, en France et au Sénégal. Ce qui se profile, ce serait une convention d'affaires sur 2 ou 3 jours cette année, et espérons-le, un salon en 2026. Ce projet fait partie de mes combats.