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Prix
Accord sur une meilleure répercussion de la volatilité des matières premières

En cas de "yoyo excessif", éleveurs, industriels et distributeurs des filières animales renégocieront les prix à la production.

"C'est pour les jeunes bovins que l'impact de l'aliment est le plus important, mais le JB est peu commercialisé dans la grande distribution”, fait remarquer Mickaël Bazantay, administrateur FNB.
"C'est pour les jeunes bovins que l'impact de l'aliment est le plus important, mais le JB est peu commercialisé dans la grande distribution”, fait remarquer Mickaël Bazantay, administrateur FNB.
© AA

Face à la volatilité des cours et sous l'égide de Bruno Le Maire, un accord volontaire a été signé, le 3 mai, entre éleveurs, industriels et distributeurs afin de relancer les négociations tarifaires lors de variations excessives des prix de l'alimentation animale. Xavier Beulin, président de la FNSEA, avait formulé ce souhait lors du dernier Salon de l'agriculture. Il souligne toutefois qu' “aucune automaticité” ne prévaut dans cet accord, mais estime qu'il s'agit d'un “premier pas”. La Fédération nationale de l'industrie et des commerces en gros des viandes ainsi que Coop de France se félicitent, eux, de cet engagement, Philippe Mangin estimant que toutes les entreprises devront s'adapter à la flexibilité des marchés. La Confédération française de l'aviculture, à la suite de l'accord, réclame “dès demain” des renégociations tarifaires entre
abattoirs et enseignes de distribution. La Fédération des industriels charcutiers traiteurs a refusé de signer l’accord. Elle n'a d'ailleurs même pas pris part à la réunion, ce qui a le don d'agacer Gérard Bourcier, le responsable de la section porcine régionale. "La grande distribution porte une part de responsabilité dans l'attitude de la Fict. Tant que la GMS refusera de répercuter la hausse à la consommation, les entreprises resteront entre le marteau et l'enclume. Accord ou pas, poursuit Gérard Bourcier, on reste dans un rapport de force favorable à la grande distribution qui poursuivra sa pression pour minimiser les hausses et imposer les baisses". D'ailleurs, cet accord de renégociation des prix à la production (à la hausse et à la baisse) n'induit pas, dans son texte, une répercussion à l'étal. Michel-Édouard Leclerc se bornant à relever que cet accord “améliorera la visibilité des marchés pour les éleveurs”.
Quant à l’Association nationale des industries alimentaires (Ania), elle décrit cet accord comme “un aveu d’échec du gouvernement dans l’application de la Loi de modernisation de l'économie”.
Que prévoit cet accord volontaire ? Il fixe une clause de rendez-vous entre tous les maillons des filières animales (bovin viande, porc et volailles) qui aura pour objet de renégocier les prix en cours d'année en cas de "yoyo excessif" des prix de l'alimentation animale dû à la volatilité des matières premières. C'est là la seule latitude laissée, dans l'état actuel, par le droit à la concurrence de l'Union européenne.

Interrogation sur son application en viande bovine

Cet accord laisse Mickael Bazantay, administrateur FNB, un peu perplexe. S'il reconnaît l'aspect positif de cet accord qui prend, enfin, en compte le problème lié à la volatilité des matières premières, il s'interroge sur son application sur la viande bovine.
"C'est pour les jeunes bovins que l'impact de l'aliment est le plus important, mais le JB est peu commercialisé dans la grande distribution. On n'en trouve pas dans le steak haché". Comme Gérard Bourcier, il est dubitatif sur la réelle volonté de la GMS de jouer le jeu quand la tendance est haussière. "Il faudrait aussi que l'obser-vatoire des prix et des marges joue pleinement son rôle", conclut-il.

M. L.-R.

RENÉGOCIATION

Les éléments déclenchants

Deux conditions déclencheront la renégociation des conditions de vente des produits. La variation du prix de l’alimentation animale, tout d’abord, doit être de +/-10 % par rapport au même mois de l’année précédente et pendant trois mois successifs. Parallèlement, l’évolution de la part du coût de l’alimentation dans le prix à la production doit se situer à plus de 10 % au-delà ou en deçà d’une référence base 100 en 2005 pour la viande bovine et d’une référence base 100 en moyenne glissante 2006-2010 pour la volaille, ainsi qu’à plus de 20 % au-delà ou en deçà d’une référence base 100 en 2005 pour le secteur porcin. De là, un tunnel de prix est formé afin de lisser l’impact de la volatilité des cours des matières premières agricoles sur les trésoreries des éleveurs.

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