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Appliquer l’accord du 3 mai
Les éleveurs de porcs, en assemblée générale FNP, le 8 juin, réclament la réouverture des négociations commerciales.
Depuis un an, l’aliment porc a grimpé de 63 % en raison de la flambée des cours des céréales qui ne va pas s’arranger avec la sécheresse. Et les éleveurs sont déjà endettés. Le président de la Fédération nationale porcine (FNP), Jean-Michel Serres, attend du ministre de l’Agriculture qu’il “s’engage vraiment” et publie très rapidement les indicateurs du dispositif de répercussion de l’évolution des coûts de production. Ce dernier découle de l’accord volontaire signé le 3 mai entre l’élevage, l’industrie des viandes et la grande distribution (voir aussi p.4). Le 8 juin, lors de l’assemblée générale de la FNP à Paris, Jean-Michel Serres et le président de la FNSEA, Xavier Beulin, ont demandé à Bruno Le Maire de “partir du 28 février dernier” pour le déclenchement de ces indicateurs, date de clôture des négociations commerciales entre les industries agroalimentaires et les distributeurs, afin de “rouvrir aujourd’hui ces négociations”.
Expliquer aux consommateurs
Cette réouverture pourrait aboutir à une meilleure répercussion de la hausse du coût de l’alimentation animale jusqu’au produit fini vendu en rayons. Objectif : que la distribution passe des hausses aux entreprises agroalimentaires afin que ces dernières consentent des hausses de prix payés aux producteurs. “Sur ces trois mois, nous sommes sortis du tunnel” bordé par les indicateurs de l’accord du 3 mai, souligne Xavier Beulin. Et c’est aussi une question de “compétitivité pour l’élevage porcin” et l’élevage français en général, plaide la FNP. Cependant, aucune date n’a été inscrite dans l’accord indiquant à partir de quand les indicateurs sont déclenchés. Et ils doivent être observés durant trois mois pour que de nouvelles négociations soient décidées.
En outre, la FNSEA et les éleveurs de porcs soulignent qu’il faut “faire accepter par le consommateur cette plus grande réactivité sur le prix” des produits en magasin, “dès lors que le prix des matières premières agricoles varie trop fortement”.
Contrats inter-filières sur l’aliment
“Cet accord ne doit pas devenir de la poudre aux yeux”, a lancé en assemblée un responsable porcin de la Mayenne, résumant bien le sentiment général chez les éleveurs de la FNP. “Si l’engagement du ministre n’est pas fort sur l’application de cet accord, il va se retourner contre les pouvoirs publics et les signataires dont nous faisons partie”, a renchéri le président de la FNP. Les éleveurs de porcs ont aussi à nouveau demandé aux industriels charcutiers de la FICT d’accepter de parapher cet accord.
actuagri