Arboriculteurs et viticulteurs ont déployé l'arsenal antigel
La chute des températures nocturnes a obligé arboriculteurs et viticulteurs à la plus grande vigilance. Mais il semblerait qu'il y ait plus de peur que de mal et que les parcelles aient été dans l'ensemble épargnées.
La chute des températures nocturnes a obligé arboriculteurs et viticulteurs à la plus grande vigilance. Mais il semblerait qu'il y ait plus de peur que de mal et que les parcelles aient été dans l'ensemble épargnées.
Aspersion, tours antigel et bougies : c'est une combinaison d'outils que Sylvain Kupperoth, arboriculteur à Longué-Jumelles, met en oeuvre pour lutter contre le gel.
Depuis le 20 mars, la chute des températures alliée à une avancée de presque 3 semaines de la végétation, a nourri les inquiétudes du producteur, qui, au bout de 2 semaines, accuse la fatigue. Souvent réveillé dès 3 heures du matin, voire avant : « chaque nuit est différente, il faut surveiller la station météo, les sondes, et compter aussi sur son expérience ». Ses pommiers, pas encore en floraison, sont sensibles au gel à - 1,8°C. Les poiriers, en pleine floraison, à - 1,5°C. Le kiwi, plus vulnérable que la poire et la pomme, « gèle à - 0,5° C ». L'arboriculteur a protégé durant 4 nuits son verger de kiwis.
Les 4 tours antigel, achetées il y a 20 ans, permettent de protéger efficacement 12 ha. Il les déclenche par précaution, dès que la température descend à 1° C. Elles sont complétées par des bougies dans les coins des parcelles (1 ha environ). L'aspersion est quant à elle, réalisée sur 4 ha.
Pour l'instant, l'arboriculteur a réussi à passer à travers les gelées blanches et la gelée noire de la nuit du 30 au 31 mars. La température la plus basse qu'il ait relevée sur son site est de - 1,7° C, le 27 mars au lever du jour...
En viti, le potentiel pas entamé
« Les températures sont descendues jusqu'à - 2, - 2,5° C, mais à des stades de développement de la végétation (entre le bourgeon dans le coton et la pointe verte), qui tolèrent le froid, indique Guillaume Gastaldi, de la Chambre d'agriculture. Il y a eu plus de peur que de mal et le potentiel de récolte 2020 n'est pas entamé ». Durant une dizaine de nuits, les viticulteurs ont activé les tours antigel, les éoliennes, les bougies, en préventif. Guillaume Lelay, viticulteur à Saint-Cyr-en-Bourg, a ainsi fait fonctionner ses éoliennes. Aucun dégât de gel n'est à déplorer sur son domaine, malgré les - 3° C enregistrés la semaine dernière. Elément plutôt rassurant : si la vigne est en avance, elle l'est moins que l'an dernier, année où le gel du 3 au 6 avril avait occasionné de gros dégâts.
S.H.