Au Sival, le ministre Marc Fesneau est venu soutenir l'innovation
Le Sival a été inauguré, mardi 16 janvier, par Marc Fesneau. Le ministre de l'Agriculture soutient l'innovation, et notamment le biocontrôle, pour relever les défis productifs, environnementaux, climatiques auxquels doivent faire face les producteurs.
"Plus que jamais nous avons besoin d'innovation. Le biocontrôle est un levier très puissant pour (répondre à des problématiques) de dérèglement climatique, de réduction de l'usage des phytosanitaires... ", a déclaré Marc Fesneau qui a fait une intervention aux 10èmes Rencontres annuelles du biocontrôle d'IBMA France. Le ministre de l'Agriculture et de la Souveraineté alimentaire s'est rendu au Sival dès mardi. Après avoir rencontré des représentants de la filière végétale et des élus, avant même l'ouverture du salon, le ministre s'est prêté au jeu de la visite officielle. "Il ne faut pas avoir peur des avancées technologiques. (...) Il serait curieux de priver l'agriculture de l'innovation quand tous les autres secteurs en bénéficient", a souligné le ministre, qui s'est notamment arrêté auprès d'exposants ayant été primés aux Sival Innovation, comme la société Aisprid et son robot d'effeuillage, ou encore Chabas et son tracteur et porte-outils permettant de travailler sur de fortes pentes.
Anticiper le retrait des substances actives
En matière de protection des plantes, pour sortir du "modèle une maladie, une solution", et trouver des alternative à l'usage des phytosanitaires, le ministre a insisté sur la nécessité de développer la formation : "les solutions de biocontrôle sont d'une complexité plus grande qui nécessite de la formation initiale et continue, et qui amène à raisonner en système plutôt qu'en filière", a-t-il expliqué. Le ministre a évoqué le Parsada (Plan d'action stratégique pour l'anticipation du potentiel retrait européen des substances actives et le développement de techniques alternatives pour la protection des cultures), qui fait partie de la planification écologique, en se voulant rassurant et ambitieux : "la compétitivité économique, c'est l'anticipation de ce qui peut arriver sur telle ou telle molécule".
Pour la planification écologique, il est prévu un budget de 250 millions d'euros par an sur 3 ans. "C'est inédit en moyen de recherche et d'innovation !", a souligné Marc Fesneau. "On est en ordre de marche", a déclaré pour sa part Céline Barthet, la directrice d'IBMA France, l'association qui regroupe les entreprises de produits de biocontrôle intervenant en France. Mais le biocontrôle a besoin d'une inscription à l'échelle européenne, a-t-elle rappelé. Céline Barthet a évoqué aussi les conséquences de la séparation vente conseil, qui a "privé de conseillers nombre d'agriculteurs, alors que le biocontrôle a encore besoin d'être accompagné". Sur le sujet, Marc Fesneau a avoué une "erreur" : "quand quelque chose ne marche pas, il faut dire que ça ne marche pas", assurant que le sujet allait être "remis sur la table". De même pour les CEPP (certificats d'économie de produits phytopharmaceutiques) : aujourd'hui un produit de biocontrôle ne génère pas nécessairement un CEPP et seuls 40 % en sont dotés.
Un grand défi pour le biocontrôle sera à l'avenir aussi celui de sa massification. Aujourd'hui des entreprises, comme la start-up angevine SynDev (lire aussi page 9), présente aussi au Sival, s'emparent du sujet pour tenter de diffuser ces solutions alternatives au plus grand nombre.