Autonomie alimentaire et valorisation des produits, facteurs clés de réussite
Seenovia a présenté à ses partenaires, mardi 6 octobre, à Trélazé, ses résultats technico-économiques en élevages bovin allaitant et caprin.
Seenovia a présenté à ses partenaires, mardi 6 octobre, à Trélazé, ses résultats technico-économiques en élevages bovin allaitant et caprin.
Très présent en conseil aux élevages laitiers (80 % des élevages suivis sur sa zone), Seenovia conseille aussi de plus en plus d’élevages allaitants. 25 % des élevages de la zone Maine-et-Loire, Loire-Atlantique et Mayenne, soit 930 exploitations, sont suivis par ses conseillers. Cela représente 30 % des vaches (56 600 VA). Pour la première fois cette année, l’organisme a publié des résultats technico-économiques en viande bovine. « Nous avons commencé cette année, nous sommes donc sur de petits échantillons », prévient Kévin Gérard-Dubord, consultant projets et stratégie chez Seenovia, qui a fait la présentation.
Qu’y apprend-on ? L’étude fait apparaître des écarts très importants de performances entre les élevages, allant jusqu’à plus de 20 000 euros d’écart de marge brute par UMO (Unité de main-d’œuvre). L’étude des coûts de production en viande bovine amène plusieurs enseignements. Le premier concerne la taille du troupeau. On constate qu’il y a peu ou pas d’économies d’échelle. « On voit des charges importantes chez les élevages qui ont grossi en nombre d’animaux et qui pâturent moins. Il y a peu d’effet d’économie lorsque les troupeaux s’agrandissent », note Kevin Gerard-Dubord.
« Mieux vaut en faire moins, avoir moins d’animaux si l’on est pas en autonomie, poursuit-il. C’est cela qui doit dicter la capacité à élever des bovins ». L’autonomie peut être améliorée par la qualité des fourrages et par la capacité à auto-consommer les céréales de l’exploitation.
La mécanisation, 2ème poste le plus impactant
Après le coût alimentaire, la mécanisation est le deuxième poste le plus impactant. Pour réduire le poids des charges, il est intéressant de travailler sur les charges de mécanisation et en premier lieu la traction, en ayant par exemple une stratégie d’occasion pour le matériel : « voir aujourd’hui des tracteurs qui coûtent plus cher que certains bâtiments nous interroge beaucoup. Les tracteurs de forte puissance en propriété sont rarement justifiés chez les spécialisés bovin viande ».
Outre les charges, il y a des différences notables sur la partie produits. « La conjoncture et les différentes filières de valorisation ont un énorme impact sur les résultats. Le fait d’être dans des filières qui apportent de la valeur ajoutée est déterminant », souligne le consultant.
Il constate aussi que les éleveurs « qui ont travaillé sur les leviers dans le cadre des études coûts de production ont amélioré leurs résultats ». Un travail d’autant plus indispensable, que, comme on le sait, hormis en filières particulières, les prix de base ne tendent pas à augmenter. Seenovia insiste aussi sur la productivité des animaux et invite à faire la chasse aux animaux improductifs.
Derrière ces travaux sur les coûts de production, qui sont réalisés en groupe et jouent un rôle motivant pour les éleveurs, il s’agit bien sûr de voir la capacité des exploitations à dégager du revenu en viande bovine et, derrière, de pouvoir pérenniser des élevages parfois seuls capables de valoriser certaines terres à faible potentiel.
S.H.