Baugé, Marcé, Angers : mobilisés dans la durée
« Ça a été sportif ! ». Depuis le mercredi 24 janvier, Antoine Goislard, le responsable JA pour le secteur Baugeois-Noyantais a été fort occupé, et pas seulement sur sa ferme. « Heureusement que mon associé et mon apprenti sont là sur l'exploitation! », apprécie le jeune agriculteur, installé il y a à peine un an au Vieil-Baugé (Baugé-en-Anjou). Avec JA et la FDSEA, il s'est mobilisé sur plusieurs lieux au fur et à mesure de l'avancée du mouvement de colère des agriculteurs. « Ça a démarré par un barrage filtrant au rond-point de Baugé, où l'on bloquait les camions provenant de l'étranger. Nous étions déjà 150 personnes dès le mercredi soir ». Le lundi 29 janvier, la mobilisation s'est poursuivie sur le péage de Marcé, de jour comme de nuit, et jeudi 1er février, entre 30 et 40 tracteurs se sont insérés dans le cortège de l'opération escargot à Angers. Avec, placardé sur le tracteur d'Antoine Goislard, ce message destiné à interpeller : « Enfant on en rêve, adulte on en crève ».
La question de l'irrigation
« C'est vrai que les jeunes s'interrogent sur leur avenir, en particulier en lait avec l'instabilité des prix », souligne le responsable JA. Sur son exploitation, où il élève des poules pondeuses plein air, le contexte de grippe aviaire l'empêche d'utiliser son parc arboré de 12 ha. Quant à son autre production, le maïs semences (20 % du chiffre d'affaires), Antoine Goislard s'inquiète pour sa pérennité avec les « restrictions d'irrigation de plus en plus nombreuses ».
Jeudi soir 1er février, les agriculteurs du Baugeois sont rentrés dans leurs exploitations. Prêts, à éventuellement se remobiliser si besoin. « Il y a eu pas mal de choses de dites, maintenant, nous attendons des actes, résume Antoine Goislard. On va se laisser le temps d'éplucher toutes les annonces qui ont été faites ». Le jeune agriculteur a apprécié le soutien au mouvement : « on a été soutenus par les routiers, par les citadins, les retraités... Des personnes sont venues nous donner de la nourriture... C'est quelque chose de fort ».
À l'assemblée générale locale de JA dans le Baugeois, en fin de semaine dernière, le syndicat a enregistré une douzaine de nouvelles adhésions.