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Bientôt du houblon bio made in Maine

Installé depuis janvier 2020, au Bourg-d’Iré, Georges Coulon a réalisé la plantation de sa houblonnière bio, vendredi 27 novembre.

© AA

« Le houblon, c’est l’épice de la bière. C’est ce qui lui donne son amertume et son parfum. » Avant d’être producteur de houblon, Georges Coulon est avant tout un amateur de bières. Installé depuis janvier 2020 au Bourg-d’Iré, il œuvre pour installer sa houblonnière en agriculture biologique. Vendredi 27 novembre, il a réalisé la plantation des rhizomes de houblon sur un hectare. Il projette à court terme d’en implanter sur 2,5 hectares.
De la famille des cannabacées, le houblon est une plante vivace grimpante qui monte jusqu’à 6,50 m de haut. C’est sa fleur, appelée cône ou cocotte, qui renferme la lupuline, qui est récoltée et qui sert pour la fabrication de la bière.
L’idée de produire du houblon date de 2016 pour Georges Coulon. « A l’époque, j’étais installé en Gaec dans le Lot. » Avec 2 autres associés, il élève des chèvres, des porcs et des vaches allaitantes. « Là-bas, il y a une filière de houblon bien implantée. Je m’étais renseigné mais l’investissement était trop lourd. Et nous étions déjà bien occupés. »

L’opportunité d’une rencontre
Le jeune homme, originaire du Mans, et sa compagne mayennaise décident, pour des raisons personnelles, de quitter le Sud-Ouest pour revenir dans leur région natale. De retour dans les Pays de la Loire, Georges Coulon n’en oublie pas ses premières amours : l’agriculture. Avec toujours l’envie de s’installer. La production de houblon émerge à nouveau. à force de recherches et de rencontres avec des brasseurs, il fait 2 constats. Le premier : « que ce soit en Mayenne, en Sarthe ou en Maine-et-Loire, il existe une multitude de brasseries et microbrasseries mais pas un seul houblonnier pour les approvisionner... » C’est pour cette raison que le jeune homme souhaite travailler exclusivement en circuit court. Le second : « un brasseur de bières bio peut utiliser du houblon conventionnel. Il y a une dérogation.  S’il le fait, c’est aussi parce qu’il ne le trouve pas en bio. »
Mais pour s’installer, encore faut-il des terres... Son projet a pu se concrétiser grâce à la rencontre avec Alexis Joly. Il est aussi un jeune agriculteur installé depuis 2017. Sur 60 hectares, il produit des pommes à cidre et élève des moutons. Le tout en bio. « Le projet de Georges m’a tout de suite plu. Le houblon est une production avec une forte valeur ajoutée », remarque Alexis Joly. Les 2 hommes s’entendent bien et décident de travailler ensemble.
« Je lui ai cédé une parcelle avec de vieux pommiers qu’il fallait arracher. » Exposée plein Sud, avec une pente douce jusqu’à une réserve d’eau, la parcelle répond aux critères de Georges Coulon. C’est ainsi qu’a pu naître l’entreprise Houblon du Maine.
Pour parfaire ses connaissances, le jeune homme va suivre à partir de mars 2021 un CS houblon bio avec le lycée agricole d’Obernai en Alsace. « A la base, je devais le suivre l’année dernière. Mais avec la Covid, elle a été reportée d’un an. L’avantage, c’est que je pourrai directement mettre en pratique ce que je vais apprendre. »
Depuis la cession du terrain, Georges Coulon ne chôme pas. Surtout qu’il continue d’être salarié en attendant de pouvoir avoir un revenu issu de sa production... Premier chantier : arracher les  vieux pommiers. Comme la parcelle se situe au pied d’une réserve d’eau, le jeune houblonnier a installé tout un système d’irrigation. « L’irrigation n’est pas obligatoire mais sécurise ma production. Je mettrai du goutte à goutte. Le houblon a besoin d’eau à des moments clés. En avril, à la pousse et en juin et juillet. »
Il a aussi construit un bâtiment qui accueillera la machine de récolte, une tour de séchage et une chambre froide.

Une plantation atypique
Avant la plantation, il a installé  toute la structure pour accueillir les lianes de la future culture pérenne. Sur 7 rangs, des poteaux de plus de 6 mètres ont été dressés. Des câbles métalliques rejoignent chaque poteau. En  général, l’interrang d’une houblonnière est de
2,80 m à 3,20 m.  Mais « pour utiliser du matériel standard type déchaumeur, vibro, herse rotative, précise Georges Coulon, j’ai préféré avoir un interrang de 3,50 m. » Autre spécificité de la houblonnière du Bourg-d’Iré : la densité de la plantation. « Une houblonnière classique compte entre 2 500 à 3 000 pieds par hectare. Sur la parcelle, nous en avons planté 1 500. » La raison ? Lutter contre le mildiou. « Le houblon est hyper sensible à cette maladie ». En espaçant davantage chaque plant, l’agriculteur veut permettre une bonne circulation de l’air. « Cela aura pour effet de réduire l’humidité et rendre l’environnement moins favorable à cet agent pathogène. »
Après la plantation, prochain chantier : paillage sur le rang et  plantation d’un couvert dans l’interrang. « Je dois aussi clôturer ma parcelle », note l’houblonnier qui a déjà constaté  de gros dégâts causés par des sangliers. Le jeune homme n’a pas le droit à l’erreur au vu du montant de l’investissement. 35 000 euros/hectare. Surtout que cette année, « si tout va bien », le temps que la houblonnière se mette en place, il ne récoltera, en septembre, que 30 % des rendements finaux de la plante... D’ici 3 ans, il espère produire une tonne de houblon par hectare. Et ainsi vivre de sa production.

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