Biodiesel : Avril veut réduire sa production face à une baisse des commandes
Avril a présenté, le 20 avril en comité central d’entreprise extraordinaire, un projet de baisse temporaire de sa production de biodiesel « pour faire face à des conditions de marché défavorables », a-t-il annoncé.
Le projet envisage « à compter d’août et pour le reste de 2016, une réduction des activités d’estérification de Saipol », selon un communiqué. La filiale du groupe connaît une baisse des commandes, les ventes à début avril 2016 s'élevant à 928 000 t contre 1,5 Mt en 2015 à la même période, précise Avril. Elle subit une « érosion persistante des conditions économiques et réglementaires », entre surcapacité du marché européen, hausse des importations à moindre coût d’huile de palme, réglementation hétérogène dans l’UE, moindre compétitivité de la graine de colza nationale et européenne. « Ce contexte affecte fortement la compétitivité, la rentabilité et les perspectives de développement des activités de Saipol en France », souligne le communiqué. Avril affirme néanmoins sa détermination à pérenniser le débouché biodiesel de la filière nationale, menacé par la reconversion du site Total de La Mède (Bouches-du-Rhône) dans les huiles végétales hydrotraitées.
Avril garantit une compensation intégrale du changement de base
« Saipol compensera intégralement la différence dans les contrats d’achat base 42 % par rapport à la base 40 % (soit 2 points d’huile équivalant à 3 % du prix de la graine tel qu’appliqué aujourd’hui sur Euronext) et ce, jusqu’à la prise en compte de la nouvelle référence par le marché à terme », écrivent le gérant Jean-Philippe Puig. Depuis l’accord interprofessionnel de 1990, le contrat Euronext établit le paiement d’une bonification lorsque la teneur en huile de la graine de colza dépasse le seuil des 40 % et ce, à hauteur de 1,5 % du prix de la graine par point d’huile. Or, l’évolution de la teneur en huile de la graine de colza a conduit à une sous-estimation de sa valeur cotée sur Euronext de l’ordre de 7 à 10 %, avance le document. Cela entraîne, d’après Avril, « des régularisations de paiement de la qualité beaucoup trop importantes », en décalage avec les pratiques en Europe et à l’international.