Bleu-Blanc-Cœur : des Mauges jusqu’à l’Assemblée
Lundi 16 juillet, à Toutlemonde, agriculteurs Bleu-Blanc-Cœur, politiques et industriels se sont réunis pour discuter des amendements refusés dans le cadre de la loi EGAlim.
« Notre travail a un prix, une valeur », déclare Dominique Pezot, éleveur laitier et ambassadeur Bleu-Blanc-Cœur, installé à Toutlemonde. C’est pour défendre ce constat que se sont réunis lundi 16 juillet sur l’exploitation des agriculteurs, la laiterie Saint-Denis-de-l’Hôtel (LSDH), l’association Bleu-Blanc-Cœur et le député Denis Masséglia. Les discussions portaient principalement sur le refus de 2 amendements dans le projet de loi EGAlim, notamment proposés par Bleu-Blanc-Cœur. Chloé Delannoy, responsable de secteur au sein de Bleu-Blanc-Cœur, résume ainsi les idées qu’ils souhaitaient faire intégrer au texte de loi : « nous voulions que les produits Bleu-Blanc-Cœur soient intégrés à la restauration collective, à l’image du bio, et nous souhaitions aussi la reconnaissance de la haute valeur nutritionnelle de ces produits. En ne faisant pas partie du texte de loi, on s’en sent exclu ». Rappellons que la démarche Bleu-Blanc-Cœur, garantie d’un produit équilibré du point de vue nutritionnel et lipidique, recense environ 1 900 produits en rayons et souhaite associer hautes valeurs nutritionnelles et environnementales. « En se souciant de l’alimentation et en changeant ses pratiques, on a une démarche vertueuse, approfondit Chloé Delannoy. Par exemple, les animaux nourris avec plus d’oméga 3 éructent moins ; sur un troupeau de 30 têtes, cela diminue l’empreinte environnementale de l’équivalent d’un trajet en voiture de 400 000 km ».
Une loi pour un juste prix
Denis Masséglia justifie le refus par le fait « qu’une loi est un équilibre et résulte d’un consensus obligatoire. C’est ainsi que l’on obtient une juste répartition des valeurs sociétales ». Les échanges se sont ensuite portés sur les dysfonctionnements et problèmes que l’agriculture rencontre actuellement. En numéro 1, vient évidemment la question de la répartition de la valeur. La démarche Bleu-Blanc-Cœur s’inscrit dans cette logique, avec des « produits certes plus chers, mais non élitistes, qui répondent au postulat qu’on a tous le droit de bien manger », insiste Dominique Pezot. Les éleveurs laitiers affiliés à Bleu-Blanc-Cœur travaillent avec la laiterie LSDH. « Nous construisons les choses avec les producteurs, explique Philippe Leseure, directeur filière LSDH. Nous avons mis en place notamment des contrats tripartites intégrant la grande distribution (Système U, Auchan, Lidl). Ces contrats permettent de réfléchir au prix du lait sans léser le producteur, avec un prix minimum assuré, afin qu’en cas de période difficile, il puisse couvrir son prix de revient ». Le Maine-et-Loire est le plus gros département fournisseur de la laiterie, avec 60 millions de litres par an. « Le but est de proposer des produits plus qualitatifs aux consommateurs et une meilleure rémunération pour les producteurs », complète le directeur.
Des temporalités différentes
Les différents interlocuteurs ont ainsi pu faire passer différents messages au député Masséglia. Pascal Pasquier, éleveur de veaux Bleu-Blanc-Cœur à La Tessoualle, résume l’état d’esprit des agriculteurs présents sur les EGA : « c’était la première fois que nous semblions maîtres de nos destins et de nos métiers. On s’est battu pour un bon placement des curseurs de prix. Les EGA, ça a été beaucoup d’investissements sur une courte durée... et les curseurs ne semblent pas avoir bougé. Peut-être a-t-on voulu aller trop vite ? »