Santé
Connaître et prévenir les risques psychosociaux en agriculture
Aide a invité un sociologue de l’Ésa, un médecin et un préventeur de la MSA à réfléchir sur le sujet.
Aide 49 l’a particulièrement constaté en 2011 : dans près d’un cas sur quatre, ce sont des problèmes de santé de l’exploitant, ou de son conjoint, qui ont amené les agriculteurs à faire appel à l’association. L’évolution des conditions de travail a des incidences sur la santé des personnes, notamment sur la santé mentale. Lors de son assemblée générale, le 11 avril à Angers, Aide a donc voulu approfondir la question avec trois intervenants, et voir quels leviers mettre en œuvre pour enrayer le mal-être et les difficultés que vivent certains exploitants. Identifiées par le sociologue Roger Leguen, les causes des risques psychosociaux en agriculture sont diverses : elle tiennent à l’isolement croissant des agriculteurs qui va de pair avec l’augmentation de la productivité, à la capacité ou non à se former tout au long de la vie et à s’adapter, aux difficultés à se situer économiquement avec des revenus qui peuvent osciller de plus de 50 % d’une année sur l’autre, à la pression face aux nouvelles attentes de la société… Parmi les agriculteurs en difficulté, il distingue deux grands types de situations : des personnes confrontées à des difficultés financières et des personnes qui perdent le sens de ce qu’ils font, ont besoin de se relancer, de faire le point.
La santé, enjeu majeur
Le conseiller en prévention à la MSA René Brunet, confronté dans son activité à des cas de dépression par exemple, a insisté sur la nécessité de “réintroduire la santé comme enjeu majeur” dans les exploitations et les entreprises, au même titre que la productivité et que la qualité du travail. Les risques psychosociaux ne sont pas à sous-estimer. Ils ont des impacts importants sur l’état mental, voire physique des personnes et sur l’économie de l’ensemble d’une entreprise. Évoquant quelques pistes pour mieux prendre en compte ces risques, Roger Leguen a souligné la nécessité “d’une dynamique collective”, afin d’éviter le repli sur soi.
S.H.
Numéro vert : 0805 400 068
Financement
L’association veut élargir son champ d’adhérents
Pour la deuxième année consécutive, Aide a pris dans ses fonds propres pour équilibrer le budget de l’association. Le déficit est de 309 euros pour 2011. “Nous menons toujours autant d’actions, mais avec des subventions et des entrées d’argent moindres”, explique Jean-François Cesbron, président de Aide. Pour 2012, il est prévu de prélever 8 344 euros sur les capitaux propres pour équilibrer le budget, l’association ayant choisi de ne pas augmenter les cotisations. La volonté du conseil d’administration est plutôt “d’élargir le champ des adhérents”, en intégrant de nouveaux acteurs du monde agricole. Aide est en contact avec au moins quatre organismes.
En 2011, dix dossiers de procédure Agriculteurs en difficulté ont été déposés, un chiffre en forte diminution par rapport à 2010 (- 20). Cette évolution s’explique en grande partie par la mise en place de critères d’éligibilité plus contraignants, alors que les difficultés sont bien réelles, a rappelé Jean-François Cesbron. 41 diagnostics technico-économiques et financiers ont été réalisés (38 en 2010). Six appels ont été reçus au numéro Vert.