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Dans les parcs, le lapin est bien

Régulièrement, l'élevage de lapin subit des critiques et des attaques sur les conditions des animaux. Soucieuses des considérations sociétales, les entreprises Cavac, Terrena et Loeul & Piriot ont développé, main dans la main, la démarche "éleveurs et bien", avec pour ambition affichée un développement rapide de ce mode d'élevage se voulant plus respectueux de l'animal.

Les parcs permettent une meilleure expression des comportements naturels du lapin.
Les parcs permettent une meilleure expression des comportements naturels du lapin.
© AA

Le lapin est le 2ème animal le plus élevé au monde, derrière le poulet de chair. En France, cela représente 28 millions d'individus, ce qui en fait le 3ème producteur européen. Régulièrement pointé du doigt par la société civile et des associations welfarmistes, l'élevage essaie d'entamer une mutation afin de se conformer aux attentes de la société, en recherche d'un mode d'élevage optimisant les conditions de vie des  animaux.


Un engagement conjoint
C'est tout l'enjeu de l'association "éleveurs et Bien", dont Stéphane Bouju est le président. "Éleveurs et Bien" est issu d'un partenariat entre trois acteurs de la filière cunicole française, la Cavac, Terrena et Loeul & Piriot, un abattoir situé à Thouars (79). Les deux coopératives et l'abattoir se sont alliés pour lancer le projet en Juin 2019. « Ces structures travaillent chacune de leur côté depuis quelques années sur les conditions d'élevage », détaille Stéphane Bouju.  Désormais, le lapin est élevé au sol, sur caillebotis, dans des parcs d'environ 300 individus. Avec 880 cm2 par lapin, la densité est divisée par 2 par rapport à un élevage classique. Ainsi, ce projet commun a permis d'élaborer un cahier des charges technique. La valorisation est effectuée à travers la marque "Lapin et Bien" de Loeul & Piriot et la marque "La Nouvelle Agriculture" de Terrena. Les parcs font au minimum 10 m2, et plusieurs niveaux sont accessibles aux lapins. « Il y a des terriers, des perchoirs, des mezzanines, qui permettent l'expression de nombreux comportements naturels chez le lapin », développe Stéphane Bouju.


8 éleveurs
« C'est évident que c'est un mode d'élevage qui est plaisant. La relation à l'animal, lorsqu'il est en parc, change profondément par rapport aux cages ». Cependant, modifier son système n'est pas chose aisée. Les difficultés techniques liées à ce mode d'élevage existent. Tout d'abord, l'enjeu sanitaire est important. Les caillebotis, s'ils sont relativement simples à nettoyer, ne présentent pas toutes les garanties de l'élevage en cage. « Le risque de coccidioses est élevé dans ce type d'élevage. Les animaux sont au contact de leurs déjections, et de nombreux autres individus », explique le président de l'association. De plus, la question de la ventilation doit être repensée, afin d'être optimisée. « Techniquement, on a encore des domaines où on peut s'améliorer. On apprend au fur et à mesure ». Ainsi, ces difficultés entraînent un surcoût de charges, également liées au référentiel technique imposé par l'association à ses éleveurs. « On a un prix supérieur de 15 %, afin de compenser l'augmentation des charges », dévoile  Stéphane Bouju. Les produits sont accessibles en grande surface depuis janvier 2020, avec une pénétration sur le marché qui satisfait pleinement les acteurs y prenant part. Pour le moment, ce sont 8 éleveurs qui se sont engagés dans la filière, mais « au moins une dizaine d'autres » vont suivre rapidement. Les coopératives espèrent atteindre au minimum 25 % de leurs volumes élevés sous ce cahier des charges d'ici à 2024. Tout ce travail semble avoir porté ses fruits, puisque l'initiative a été récompensée par l'association CIWF (Compassion in world farming). Cette dernière a décerné son Trophée de l'innovation en élevage de lapins à "éleveurs et bien", pour leur démarche, et se félicite de cette initiative. Une récompense qui permet de saluer le travail entamé depuis quelques années déjà, et « nous montre que nous sommes dans la bonne voie afin d'entamer une transition dans nos modes d'élevages », conclut Stéphane Bouju.

 

Article complet dans l'Anjou Agricole du 15 mai.

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