Viticulture
De nouveaux produits de biocontrôle contre le mildiou
Cérience a invité des prescripteurs à découvrir les résultats des essais de produits de biocontrôle contre le mildiou réalisés sur le domaine viticole de la Clartière, à Lys-Haut-Layon.
Au domaine de la Clartière, les viticulteurs ont déjà procédé à 7 interventions de protection contre le mildiou depuis le début de la campagne. "Et nous ne sommes pas à l'abri d'en faire une autre avant la fin de la période à risque", indique Pierre-Antoine Pinet, qui conduit 40 ha avec ses associés à Lys-Haut-Layon (Nueil-sur-Layon). Contrairement à d'autres secteurs du Val de Loire, en particulier dans les vignobles de Loire-Atlantique, "il n'y a pas eu de contamination précoce ici, mais les premiers symptômes sont apparus en juin". Aujourd'hui, le mildiou est "dans une dynamique de contamination qui s'accélère depuis début juillet", constate l'ATV 49 sur les parcelles de son réseau.
Un marché en progression
Pour protéger les vignes de cette maladie provoquée par un champignon, des produits de biocontrôle sont actuellement testés par Cérience sur le domaine angevin. Le semencier s'est en effet lancé sur ce marché en progression (278 millions d'€, + 4,5 % entre 2021 et 2022 en France), à mesure que les molécules chimiques sont interdites. "120 nouvelles substances de biocontrôle sont en cours d'élaboration en Europe d'ici 2028, annonce Pierre Heysch, ingénieur développement marché solutions chez Cérience. La viticulture est l'un des trois secteurs les plus porteurs". La filiale de Terrena a notamment breveté deux nouvelles solutions (Belvine et Messager) contre le mildiou et l'oïdium. Elle a présenté les résultats jeudi 11 juillet à des prescripteurs.
Effets direct ou indirect
"Les produits de biocontrôle stimulent les défenses des plantes en trois phases, rappelle Caroline Bonneau, chargée de projet biosolutions. D'abord, ils établissent une barrière physique : les cellules se nécrosent et les parois végétales s'épaississent. Ensuite, dans les 48 h, le système hormonal de la plante envoie un signal d'alerte aux nouvelles feuilles. Enfin une défense chimique se met en place avec le développement de molécules anti-microbiennes". L'effet sur les maladies et ravageurs peut être direct (Messager) ou indirect (Belvine). "Il s'agit alors d'un effet priming, précise-t-elle. Avec une première réponse puis une réponse plus forte après l'infection".
Positionnement et qualité du traitement
Ces méthodes alternatives souffrent "d'un prix encore trop élevé" selon les prescripteurs. "Nous travaillons sur la question, répond Cérience, par exemple en recherchant à combiner nos solutions avec des produits phytosanitaires à dose réduite". Les essais 2023 ont montré "un gain de 1,5 IFT" avec Belvine par rapport à une référence 100 %. Des résultats qui semblent se confirmer cette année. Et afin d'augmenter l'efficacité de protection des produits de biocontrôle, Caroline Bonneau pointe des leviers, dont, en premier lieu, le positionnement, ainsi que la qualité du traitement. "Si vous appliquez le produit alors que les stomates des feuilles sont fermées, le produit ne rentrera pas", souligne-t-elle. Des préconisations à avoir en tête avant de se lancer.