Gibier
Dégâts de sangliers : des pertes de fourrage
Des manques à gagner parfois importants pour les éleveurs.
Dans plusieurs lieux du département, des parcelles de maïs sont entamées par des familles de sangliers, occasionnant des pertes de fourrage. “La population de sangliers est en abondance cette année. Ce sont les mères et leurs petits qui causent le plus de dégâts”, explique Jacky Terrien, responsable de la section dégâts de gibier à la FDSEA. Des dégradations lui sont régulièrement signalées à mesure que l’avancement du maïs rend les grains plus appétents pour les sangliers.
A Brion, les sangliers s’en sont pris à une variété de maïs précoce sur les terres de Joël Gaugain, éleveur de vaches allaitantes. Ils sont ensuite allés visiter des parcelles d’exploitations voisines. Mercredi, un expert de la fédération des chasseurs s’est déplacé chez Joël Gaugain, où 1,25 ha sont déclarés sinistrés.
Une population
à réguler
Même s’il est indemnisé, l’éleveur sait bien qu’il sera de toutes façons perdant. “L’indemnisation est calculée sur la base du maïs consommation, alors que ces parcelles sont destinées à l’ensilage. Je vais devoir racheter du fourrage”, explique l’agriculteur.
C’est à une “régulation de la population de sangliers” qu’appellent les agriculteurs et à une meilleure prise en compte par les chasseurs des problématiques agricoles. Si entre le 1er juillet et le 14 août, une autorisation préfectorale est nécessaire pour chasser le sanglier en battue, depuis le 15 août, la chasse est libre. Mais les chasses tardent à se mettre en place, constatent les agriculteurs. “Il y a une population de sangliers conséquente, il faut prendre les grands moyens”, estime Jean-Yves Chevalier, éleveur à Beaufort-en-Vallée. Un demi-hectare de maïs ensilage, au potentiel de 13 tonnes de matière sèche/ha, a été ravagé sur ses terres. Et chose nouvelle, “des andains de paille ont eux aussi été endommagés par les sangliers”. L’agriculteur a fait une déclaration de dégâts.
Nouveau système
d’indemnisation
A cela s’ajoute le changement d’indemnisation mis en place au niveau national, qui ne fait qu’accentuer l’exaspération des exploitants agricoles. Le montant de la franchise est passé de 76 à 250 euros. Or, “les petits dégâts de moins de 250 euros représentaient la moitié des sinistres dans le département”, cite Jacky Terrien. Et concernant les grandes parcelles, un minimum de 3 % de dégâts est nécessaire pour obtenir une indemnisation. “Ce nouveau système ne nous satisfait pas du tout”, résume le responsable professionnel. En contrepartie de cette moindre indemnisation, des battues doivent être déclenchées rapidement par les chasseurs. “On attend que cette contrepartie soit vraiment appliquée”, souligne Jacky Terrien. La pose de clôtures électriques autour des champs est également prévue, une mesure qui ne fait que “repousser le problème”, constatent les agriculteurs.
Le souhait des agriculteurs est qu’une régulation se mette en place sans qu’il soit nécessaire d’en arriver à une battue administrative.