Des brebis laitières aveyronnaises en Anjou
Benoît Pavec, 27 ans, s’est installé à Contigné il y a un an avec un projet de production et de transformation de lait de brebis biologiques. Les premiers produits laitiers seront sur les étals d’ici une quinzaine de jours.
La race lacaune laitière est la plus productive parmi les brebis laitières. C’est pour cette raison que Benoit Pavec, jeune éleveur, l’a choisie. Originaire de l’Anjou, le jeune homme a travaillé plusieurs années dans des exploitations ovines d’Aveyron et de Savoie, avant de s’installer en avril 2017 à Contigné. Il a pu se faire une expérience dans différents systèmes, notamment la production de lait pour le Roquefort Société.
Il s’est installé en avril 2017 sur une surface de 37 ha. « C’est largement suffisant pour mener à bien mon projet », qui a pu se concrétiser dans une ferme bocagère laissée à l’abandon depuis quelques années. Une situation plutôt avantageuse : « je n’ai eu qu’une année de conversion à effectuer au lieu de deux, explique l’éleveur, ce qui va me permettre de commercialiser mes produits en bio tout de suite ». Le jeune homme apprécie de travailler dans une zone de plaine au bocage préservé, où les rendements fourragers sont plus importants qu’en montagne, et le travail globalement « moins physique ».
Pour constituer son troupeau, Benoit Pavec a acheté 48 agnelles lacaune et 2 béliers à un éleveur d’Ille-et-Vilaine. Il a aussi acquis un troupeau de 30 brebis solognotes, des brebis de race à viande plus rustiques qui valorisent les terres en friche. « Les deux se complètent bien ».
Les agnelles laitières sont arrivées le 1er avril 2017 sur la ferme. Elles ont donné naissance à 70 agneaux, qui sont sevrés à un mois environ, et dont une partie est gardée pour le renouvellement. Les lactations durent 7 mois maximum. L’alimentation des brebis laitières est à base d’herbe pâturée, de foin de prairie, d’orge, et d’un mélange cultivé de triticale féverole-pois, ainsi que des bouchons de luzerne bio achetés localement. L’éleveur vise au maximum l’autonomie alimentaire et il a implanté de la luzerne.
Circuit court
Actuellement, les agneaux sont encore en cours de sevrage mais la traite a commencé, de manière à accoutumer les agnelles à monter sur le quai de traite. Pour gagner du temps, l’éleveur envisage de pratiquer la monotraite, quitte à perdre un peu en production.
Il devra en effet bientôt gérer de front la production, la transformation et la commercialisation. Les premiers produits laitiers seront sur les étals dans une quinzaine de jours. Benoît Pavec s’est équipé d’un laboratoire pour leur fabrication. Presque deux fois plus gras que le lait de vache, le lait de brebis est « très intéressant à travailler ».
Retrouvez l'intégralité de l'article dans le dossier Ovins de l'Anjou agricole du 27 avril 2018.