Semis
Des conditions favorables d’implantation
Les semis de céréales d’automne sont déjà presque terminés à la Cuma Botanica, à l’Ouest d’Angers. Reportage chez un des adhérents, Dominique François.
Les semis de céréales d’automne sont déjà presque terminés à la Cuma Botanica, à l’Ouest d’Angers. Reportage chez un des adhérents, Dominique François.
« Nous avons réalisé 800 ha de semis en une quinzaine de jours. Il reste 80 ha à faire », indiquait Yves-Mary Houdmon, coordinateur des plannings de la Cuma Botanica, en milieu de cette semaine. Grâce à une organisation bien rodée, et à un parc très complet de tracteurs et semoirs (16 mètres de capacité de semis au total), et à des conditions météo favorables, la Cuma a pu mener à bien ces travaux. Il y a globalement un peu moins de surfaces semées cette année par rapport à 2021 (presque 1 000 ha). « Nos adhérents avaient eu plus de ratés de colza l’an dernier, cela explique en partie cette différence », note Yves-Mary Houdmon.
Chez Dominique François, il y aura en revanche davantage de surfaces en céréales cette année. L’agriculteur d’Avrillé va en effet cesser la production laitière sur son exploitation à la fin de cette année et, en conséquence, va modifier son assolement. D’ici 3 ans, sa SAU va se trouver amputée de 15 hectares sur 70 ha. Des terres qui vont être transformées en zone industrielle et artisanale. « C’est l’inconvénient d’être près de la ville », soupire l’agriculteur, qui doit prendre sa retraite en 2025.
Cette année, donc, au lieu d’une quinzaine d’hectares habituellement, il implante donc 32 ha, 20 ha en blé et 12 ha en orge. La part de cultures de vente devrait atteindre 45 ha l’an prochain et une soixantaine l’année suivante. L’assolement en maïs va être réduit, puisqu’il n’y aura plus de besoins pour le troupeau, mais une surface sera conservée pour avoir des cultures de printemps dans la rotation.
Tous les travaux sont effectués en Cuma : « mis à part un tracteur et une pailleuse, j’ai très peu de matériel en propre, je fais toujours appel à la Cuma », explique l’agriculteur. En blé, il a choisi les variétés LG Amstrong et KWS Sphère. « Je vais faire également un essai sur 2 ha de la variété Prestance, résistante au piétin verse et intéressante lorsqu’on fait un blé sur blé ». En orge, il a choisi la variété LG Caïman.
C’était la crainte cet automne, mais la disponibilité en carburant n’a pas vraiment freiné le bon déroulement des travaux à la Cuma Botanica : « ça s’est bien passé, note Yves-Mary Houdmon. Il n’y a pas de cuve à la Cuma. C’est chaque adhérent qui fait le plein avant de rendre le tracteur. Et si certains sont justes, on se dépanne entre nous ».
Du carburant au prix cher
Dominique François avait prévu de faire remplir sa cuve juste avant les grèves dans les raffineries, et bien lui en a pris : « j’ai quand même attendu 10 jours la livraison, qui a été effectuée le 10 octobre, à 1,28 €TTC le litre. Pour comparaison, il était à 1,16 € la semaine d’avant, et il m’avait coûté 0,97 €le litre à l’automne 2021 ». Au total pour ses semis de céréales et de ray grass, il lui aura fallu 1 200 litres de carburant cet automne.
Vigilance sur les pucerons
Cette année, les frais d’implantation ont été également augmentés par le fait que l’agriculteur a davantage fait passer la charrue. Une conséquence de la météo : « les surfaces en maïs notamment étaient très sales, et j’ai eu du mal à désherber à cause de la sécheresse. Résultat, j’ai labouré toutes mes surfaces, alors qu’en temps normal je n’aurais peut-être labouré que la moitié ».
A présent, avec une météo particulièrement douce pour la saison, les agriculteurs vont devoir exercer une grande vigilance par rapport aux adventices et aux pucerons. Mais les semis sont faits : « on préfère avant tout semer nos 900 ha dans de bonnes conditions, et devoir surveiller les pucerons ensuite », résume Yves-Mary Houdmon.
S.H.