Materiels agricoles
Des machines et des hommes
La FDCuma a tenu son assemblée générale
à La Meignanne. Thème : les relations humaines.
Dans les Cuma, la capacité de chacun à faire vivre les groupes, à les pérenniser au-delà des changements de génération est un challenge permanent. C’ est pourquoi, après les charges de mécanisation l’année dernière, la question abordée en assemblée générale cette année, à la section 49 de l’Union des Cuma, était celle des relations humaines. L’Union régionale, créée en 2007, a fait de la formation des administrateurs une de ses priorités. Elle propose une formation dans ce sens, qui met l’accent sur le rôle d’animation du président de Cuma : un responsable qui soit capable de s’assurer de l’expression de chacun, de concilier parfois des avis divergents, de gérer d’éventuels conflits.
Jeudi, plusieurs responsables ont livré leurs témoignages sur des réussites de groupes ou des difficultés. À La Meignanne, les deux Cuma de la commune, le Bocage et le Printemps, s’apprêtent à sceller leur fusion, qui sera effective rétroacti-vement au 1er janvier. La future Cuma Botanica comptera une cinquantaine d’adhérents et un projet de hangar est en cours, peut-être un emploi à terme. “Depuis début octobre, les deux conseils se réunissent tous les quinze jours pour mettre en place la fusion, a expliqué, Michel Allard, un des responsables. Nous avons déjà mis en place un règlement intérieur, nous trouvons des solutions ensemble. Mais nous n’ou-blions pas les adhérents, qui ont été interrogés par questionnaire sur leurs souhaits”.
Rester soudés malgré l’adversité
Didier Bessonneau, agriculteur à La Meignanne aussi, a rappelé l’historique de l’activité dessileuse en commun mise en place il y a quelques années, non sans mal. Un groupe de quatre fermes avait acquis un matériel pour distribuer l’alimentation aux animaux, mais la dessileuse d’occasion a été source de frais et d’ennuis. Malgré les difficultés, le groupe est resté soudé. “Il n’y a jamais eu de prise de bec entre nous”, assure Didier Bessonneau. “Devant l’adversité, nous avons continué, nous avons décidé de changer la machine”.
Emmanuel Frémy, responsable de l’activité tracteurs à la Cuma L’Océane (Saint-Augustin-des-Bois), a témoigné de l’orga-nisation au sein de son groupe, qui a été en proie à des tensions il y a quelques années. Aujourd’hui, les choses vont mieux. Le dialogue est primordial pour la réussite, insiste-t-il : “Il y a peu de règles écrites, tout est informel, mais on discute, on échange pour connaître les besoins des uns et des autres. Lorsqu’un adhérent a besoin d’un matériel en urgence et que l’un les deux tracteurs est déjà pris, on trouve toujours le moyen de se rendre service entre adhérents”.
Gérer les ressources humaines
La question du salariat en commun a été aussi abordée. En Maine-et-Loire, les Cuma emploient 57 salariés, correspondant à 47,5 ETP. Outre quelques secrétaires-comptables, la plupart d’entre eux sont des chauffeurs-mécaniciens comme Rémy Macé, employé à la Cuma de Saint-Georges-sur-Loire (31 adhérents). Suite au décès du président de la Cuma, il y a cinq ans, la gestion du salarié est devenue difficile tant les responsabilités étaient diluées, les non-dits se sont accumulés et les tensions se sont accrues. Une réunion des administrateurs a récemment permis de remettre les choses à plat et un responsable du salarié a été désigné, des principes comme ceux d’un entretien annuel ont été posés. “Les Cumas sont composées de chefs d’entre-prise, liés par des intérêts professionnels mais aussi par des relations amicales, affectives. Le fonctionnement de ces groupes est donc toujours complexe”, concluait Yann Le Pleux, directeur de l’Union des Cumas.
S.H.
REPÈRES
268 Cumas cotisantes en 2010, contre 271 en 2009. On en compte 50 dans le Segréen, 97 dans les Mauges, 74 en Layon-Saumurois, 47 en Baugeois-Vallée.
En 2011, un projet de fusion en cours de réalisation à La Meignanne.
Deux créations : la Cuma des Centaures et la Côte de
Turquant.
Union : l’assemblée générale de l’Union des Cuma Pays de la Loire aura lieu le jeudi
17 mars en Vendée.