CALAMITÉS
Des pertes significatives dans les vergers
La mission d’enquête a visité cinq exploitations pour évaluer les dégâts.
Au début du printemps, la floraison abondante des arbres fruitiers laissait espérer une bonne récolte, jusqu’à ce que la météo s’en mêle. Les gelées du mois d’avril et les épisodes pluvieux à répétition ont été fatals à une grande partie des jeunes boutons floraux, et la promesse d’une bonne récolte s’est envolée.Face à cette situation, la FDSEA et le Syndicat des producteurs de Fruits (SDPF) ont demandé au préfet la mise en place d’une mission d’enquête afin d’estimer les pertes sur les vergers. Le 28 juillet, cette mission, composée d’arboriculteurs et de techniciens, a visité cinq exploitations du dépar-tement, afin de visualiser et estimer les dégâts.Pour Christian Painpare, arboriculteur à Vernoil-le-Fourrier et représentant le SDPF : “Ce qui est compliqué cette année, c’est l’extrême hétérogénéité des situations. Sur un même verger et sur une même variété, on peut avoir des écarts de rendements importants”. Des pertes qui peuvent aller jusqu’à 70 % pour les canada, 60 % pour les granny smith. Les prévisions de récolte parlent d’elles-mêmes.
Conséquences sociales
Cette situation a également un impact social, comme en témoigne Richard Douaire, arboriculteur à Broc : “Je vais embaucher beaucoup moins de saisonniers car sur certains vergers, cela ne sert à rien de récolter. Je prévois une perte de 36 % de production par rapport à 2011 et 600 000 € de chiffres d’affaire en moins”. Aux Vergers Saint Laud, à Lézigné, le constat est le même : “Le problème cette année, c’est la fécondation qui n’a pas été bonne. Sur les braeburn, je vais avoir une perte de rendement de 60 % par rapport à une année normale”. Outre la quantité, ce qui inquiète aussi les arboriculteurs c’est la qualité. Le calibre et l’aspect visuel des fruits seront également affectés par ce printemps maussade et la commercialisation s’annonce d’ores et déjà compliquée. Au vu de tous ces éléments, un dossier technique va être élaboré par la DDT. Un Comité départemental d’expertise se réunira afin de décider du dépôt ou non d’un dossier calamités à la commission nationale qui se tiendra à l’automne et qui décidera des indemnisations éventuelles.Pour être éligible, une exploitation doit subir une perte de récolte
30 % et cela doit représenter au moins 13 % du produit brut de l’exploitation.
Damien Boussiron