Élites
Des responsables se sont réunis pour débattre sur l’élite rurale et agricole*.
Un engagement présent mais différent
Est élite agricole et rurale toute personne qui s’engage dans une association, syndicat ou collectivité. Pourtant, aucune de ses personnes ne considère appartenir à l’élite. Elles sont avant tout acteurs, animateurs ou représentants de leur milieu. Pour elles, une élite est déconnectée de la réalité.
Olivier Duluq, membre de la conférence permanente des coordinations associatives de Bretagne pense que “l’engagement existe toujours. 16 millions de personnes en France participent bénévolement à une association au moins deux heures par semaine”. Pour Jean-François Cesbron, président de la Chambre d’agriculture du Maine-et-Loire, l’engagement lui a été inculqué très jeune. “Dans les MFR, on nous inculque le sens des responsabilités. Avant, on avait de la considération pour ceux qui avaient des responsabilités syndicales. Aujourd’hui, j’ai l’impression que ce n’est pas toujours un rôle facile à porter. Il faut jouer des coudes pour être entendu”.
D’après Michel Carré, membre de l’association d’information et de formation pour le développement d’initiatives rurales, “l’éducation populaire connaît un renouveau. Elle privilégie l’engagement. Des initiatives locales sont nombreuses sur des micros activités mais il y a une coupure avec les systèmes institutionnels”.
Bernard Briodeau, maire de Valanjou, constate une modification des engagements liés à la mutation du territoire. “Nous avons de plus en plus de néo-ruraux sur notre territoire. Les Mauges doivent allier nouveaux arrivants et activité agricole. Ces néo-ruraux n’ont pas la même culture que les agriculteurs. Ils sont, alors, très actifs pour obtenir ce qu’ils veulent”.
Olivier Duluq s’interroge : “dans notre société individualiste, les valeurs humanistes ne sont plus relayées, je me demande par quel miracle il y a encore autant de personnes engagés”.
(*) à l’occasion d’un colloque Les élites agricoles et rurales : héritages et perspectives.