Des synergies entre légumineuses, vers de terre et bactéries
A l’occasion de la 2e Journée de l’agrodiversité, l’Esa et la Chambre d’agriculture ont proposé des pistes pour optimiser les interactions entre vie du sol et diversité du couvert
végétal.
Des vers de terre, du trèfle ou de la féverole, de la biomasse microbienne en quantité suffisante. Le cocktail idéal pour de bons rendements en céréales. Au cours de la 2e Journée de l’agrodiversité à Angers, vendredi 22 février, l’Esa, l’association Base et la Chambre d’agriculture ont notamment communiqué des résultats d’essais sur le rapport entre vie du sol et associations de cultures.
Dénommé “Safari”, ce programme est piloté par l’unité de recherche ésa-Inra “Légumineuses, écophysiologie végétale, agroécologie”. Et cofinancé par les régions Pays-de-la-Loire et Bretagne, et Végépolys. Il part du constat « de la nécessité de diversifier les systèmes de cultures pour les rendre plus résilients et durables, en lien avec la réduction des phytos », souligne Nathalie Cassagne, enseignant-chercheur à l’ésa, co-responsable de “Safari”.
Comment les plantes compagnes et les vers de terre agissent-ils sur les performances des céréales ? C’est la 1ère piste explorée par le programme. à travers un protocole expérimental intégrant différentes espèces de lombrics (endogés et anéciques, les plus longs, ceux qui creusent les galeries verticales), du blé tendre “Renan” seul ou en mélange variétal, et associé ou non à une légumineuse.
« On a constaté que la présence d’anéciques et endogés améliore l’acquisition d’azote au niveau des racines et des feuilles de blé, lorsque celui-ci est associé au trèfle hybride », rapporte Nathalie Cassagne.
Grâce à leur travail de minéralisation de la matière organique, les vers de terre réduisent la compétition entre les variétés de blé. De son côté, le trèfle fixant l’azote de l’air comme toute légumineuse, il n’entre pas non plus en concurrence avec le blé pour l’assimilation des ressources du sol. « On peut en déduire une synergie entre le trèfle et les vers de terre », résume Nathalie Cassagne.