Porc
Des trackers solaires en auto-consommation pour son élevage
Dans un contexte de flambée des prix, l’association Airfaf Pays de la Loire organisait une journée technique sur l’énergie, vendredi 16 décembre à Cholet. Zoom sur une solution alternative, le tracker solaire.
Dans un contexte de flambée des prix, l’association Airfaf Pays de la Loire organisait une journée technique sur l’énergie, vendredi 16 décembre à Cholet. Zoom sur une solution alternative, le tracker solaire.
« Ma consommation d’électricité, c’est 37 000 euros à l’année. Elle était de 47 000 euros avant l’installation des mes deux premiers trackers solaires, en 2017 », a expliqué Olivier Bouchonneau, éleveur porcin à Saint-Christophe du Bois, lors d’une visite de ses équipements organisée par Airfaf Pays de la Loire. Grâce à l’énergie photovoltaïque, l’agriculteur a réussi maîtriser jusqu’ici sa consommation pour son élevage et sa fabrique d’aliments à la ferme. Il a découvert les trackers par hasard en passant devant une maternité collective porcine : « cette solution m’a plu, car je ne voyais pas vraiment l’utilité de construire un nouveau bâtiment avec des panneaux photovoltaïques ».
Convaincu par la formule des trackers solaires en autoconsommation, il vient d’en faire installer un 3ème, en 2022. Les deux premiers fournissent chacun environ 31 MWh à l’année.
Avec la hausse du prix de l’électricité, sa facture pourrait bondir de 37 000 à 90 000 euros cette année, s’il maintenait sa consommation à l’identique. « Je me pose même la question d’installer encore d’autres trackers », confie l’éleveur.
Limiter la hausse de la facture énergétique
Les trackers sont reliés à des outils de monitoring qui permettent de suivre en permanence la production et la consommation, alliés, depuis peu, à un prédictif météo qui offre la possibilité d’adapter la consommation à la production. Car une chose est sûre, même avec des trackers, l’éleveur va réorganiser son fonctionnement pour optimiser l’électricité produite et limiter sa facture : « j’adapte le fonctionnement de la Faf en fonction de la météo, explique Olivier Bouchonneau. Par exemple, samedi dernier lorsqu’il a fait très beau, j’en ai profité pour prendre de l’avance sur le broyage ». Cet hiver, à partir du 1er janvier, l’éleveur va gérer manuellement son groupe électrogène, qu’il enclenchera en cas de mauvais temps pour se substituer aux trackers.
En hiver, l’élevage peut être à 100 % autonome en électricité en journée grâce aux trackers. Mais en été, il ne l’est pas encore. La filtration d’air dont sont équipés les bâtiments d’élevage pour la biosécurité exige une consommation énergétique importante.
6 mois de délai pour installer une machine
La solution photovoltaïque séduit de plus en plus d’exploitants agricoles : spécialiste des trackers solaires pour l’agriculture et les particuliers, la société OKWind a réalisé ses premières installations en 2013 et vend en ce moment 100 à 120 machines par mois pour les exploitations. « Avec l’augmentation des tarifs, nos délais de livraison se sont allongés, de 3 mois 1/2 auparavant, à 6 mois aujourd’hui », a expliqué Fabrice Komendackyj, responsable marché porcin chez OKWind.
S.H.