Deux installations pour le prix d’une
Au Gaec du Petit Pont, Charles-Henri Dru et Thomas Planchenault se sont installés en janvier 2020. Pour eux, pas question de transformer en profondeur l’exploitation, en rythme de croisière.
Au Gaec du Petit Pont, Charles-Henri Dru et Thomas Planchenault se sont installés en janvier 2020. Pour eux, pas question de transformer en profondeur l’exploitation, en rythme de croisière.
AMontreuil-sur-Loir, ce n’est pas une installation, mais bien deux, qui se sont réalisées en janvier 2020. Charles-Henri Dru et Thomas Planchenault s’installent au Gaec du Petit Pont, en remplacement de Philippe Dru et Pascal Langlais. Benoit Bruneau, installé depuis 2012, vient compléter le trio.
240 ha morcelés
Le père de Charles-Henri Dru, Philippe Dru, anticipe son départ à la retraite depuis une dizaine d’années. Installé seul sur l’exploitation jusqu’en 2012, il s’associe alors avec Benoit Bruneau. Puis, en 2014, la ferme connaît une importante évolution. Pascal Langlais s’installe à son tour, apportant avec lui son exploitation. Le regroupement donne naissance au Gaec du Petit Pont, tel qu’il est actuellement. En 2020, Philippe Dru et Pascal Langlais ont donc décidé de passer le flambeau. Le premier est dorénavant retraité, et le second est salarié de l’exploitation, pour une année, en attendant la retraite. L’exploitation est en rythme de croisière, mais présente la spécificité d’être très morcelée. « On a deux sites d’exploitation. L’un est à Montreuil-sur-Loir, l’autre est à Seiches-sur-le-Loir », détaille Charles-Henri Dru. Pour nourrir les bêtes, des limousines, un maître-mot : « l’autonomie ». L’exploitation est en agriculture biologique depuis 2001, et les agriculteurs produisent toute la nourriture nécessaire aux vaches.
L’autonomie, indispensable
Sur l’exploitation, 160 vélâges sont réalisés. Les veaux sont élevés sous la mère, et partent en filière longue avec Unébio, tout comme les génisses. Pour les vaches de réforme, une trentaine sur les 40 part avec la coopérative. La dizaine restante est vendue à la ferme. « On a annulé la vente d’avril avec le Covid-19. Mais pour le mois de mai on a déjà nos commandes ». La vente directe et les veaux sous la mère permettent de diversifier les sources de revenus, les prix étant souvent bas en élevage allaitant. Face à ces prix, l’autonomie alimentaire paraît être le point fort de l’exploitation. « C’est indispensable pour nous d’être autonome, le prix de l’aliment est très élevé en bio », explique le jeune installé.
Apprendre à travailler ensemble
Depuis son installation sur l’exploitation, Charles-Henri Dru savoure. « J’ai grandi sur l’exploitation, j’y éprouve un attachement particulier ». Diplômé de l’Esa en 2010, c’est en tant qu’ingénieur chez Bigard que le jeune installé a débuté sa carrière. Il y est resté 9 ans, avant de décider de s’installer sur l’exploitation familiale. « En 2010, je n’étais pas prêt à m’installer. Après une dizaine d’années à l’extérieur, cela m’a donné envie de revenir ». Il démarre un stage parrainage en juin 2019 sur le Gaec, en compagnie de son futur associé, Thomas Planchenault. Ce dernier, petit-fils d’agriculteur, est arrivé grâce au répertoire départ installation. Au Gaec du Petit Pont, les trois associés n’ont pas l’habitude de travailler ensemble, ils ne se connaissaient pas. « Il faut qu’on apprenne à se connaître, sans se marcher sur les pieds », explique l’éleveur. Les tâches sont réparties en fonction des affinités de chacun, et distribuées afin de faciliter le travail. S’installer en société, c’était une priorité pour Charles-Henri Dru : « passer du temps en famille, avoir ses week-ends, partir en vacances... C’est important pour moi ».
Article Complet dans l'Anjou Agricole