Emploi
Développer l’emploi partagé en agriculture
SR et groupements d’employeurs
départementaux sont complémentaires.
En Maine-et-Loire, un projet de groupement d’employeurs est en réflexion, porté par la FDGEA*. Destiné à répondre à des besoins spécifiques en complément de main-d’œuvre, il pourrait prendre corps fin 2011 ou début 2012. Quelles complémentarités, en termes de personnel administratif, de formation… se mettront en place avec le Service de remplacement, qui répond lui, à des besoins de main-d’œuvre pour motifs majoritairement sociaux (maladie, accident, maternité...) ? Le SR 49 a abordé ce thème lors de son assemblée générale, le 31 mai à Angers. Pour alimenter sa réflexion, il s’est appuyé sur l’expérience réussie de la Franche-Comté où un Groupement d’employeurs régional (GER) multisectoriel a été créé il y a 18 mois, rassemblant une trentaine d’adhérents. Déjà 18 salariés (10 ETP) ont été embauchés. L’objectif est de parvenir à 40 ETP, pour que le GER soit viable.
Plus de souplesse dans les contrats
“Localement, des complémentarités sont trouvées entre différents secteurs. Des employés travaillent par exemple dans l’agro-alimentaire en automne, chez des horticulteurs l’été. Ou chez des exploitants l’été et l’hiver au déneigement”, explique Alex Sontag, directeur de la FRSEA Franche-Comté. Les démarches liées à l’emploi sont simplifiées : la gestion de la paie, des contrats de travail est centralisée, un appui est proposé aussi pour le recrutement, la formation, les aspects juridiques. Le GER s’appuie sur le savoir-faire des personnels du SR. “L’avantage, par rapport à un groupement d’employeurs local, est la souplesse, souligne Alex Sontag. Les contrats peuvent se renégocier plus facilement”. Le GER ne fait pas de concurrence au service de remplacement. Au contraire, l’activité du SR a augmenté de 7 % depuis la mise en place du groupement d’employeurs.
Soutien des collectivités
En Franche-Comté, le projet a bénéficié de 200 000 euros d’aides sur trois ans (État, Conseil régional, Anéfa). “Réussir l’emploi partagé, c’est un enjeu pour le monde agricole”, souligne Alex Sontag. C’est aussi l’avis de Guy Caillault, qui préside la FDGEA 49 : “Dans le département, l’enjeu est de maintenir des activités agricoles. On sait en effet que certains agriculteurs abandonnent des ateliers de production par manque de main-d’œuvre”. Il voit dans la création d’un GED la possibilité de redynamiser les groupements locaux : “Il ne s’en crée pratiquement plus depuis cinq à six ans. Le GED devrait permettre à des exploitants d’embaucher, avec un engagement de volume de travail et de période au plus proche de leurs besoins ”.
S.H.
*Fédération départementale des groupements d’employeurs agricoles.