Portrait
Devenir agricultrice
Depuis 2011, Magali est exploitante agricole avec son mari à La Plaine. Elle participe au groupe Jeunes installés qui se réunit à l’initiative du CRDA Layon-Saumurois.
Comment devient-on agricultrice à La Plaine ?
La vie peut nous réserver des surprises auxquelles on ne s’attend pas. L’avenir que l’on s’est imaginé étant petit peut très bien être très loin de ce à quoi on aspirait. C’est ce que j’ai compris ces dernières années. à 38 ans, je suis chef d’exploitation agricole, métier qui est à des années lumières de ce que je voulais faire étant plus jeune. Depuis toute petite, je souhaitais devenir infirmière. J’ai donc effectué un baccalauréat SMS (sciences médico-sociales) pour ensuite intégrer l’école d’infirmière de Belfort, en Franche-Comté. Dans mon temps libre, je pratique l’équitation. C’est d’ailleurs grâce à cela que je rencontre mon futur mari, Denis, qui lui est agriculteur. Je décroche mon diplôme d’aide-soignante mais ne continue pas mes études pour devenir infirmière ; j’ai trouvé ma voie. Je travaille en tant qu’aide-soignante en Suisse mais je suis également salariée agricole 10 heures par semaine sur l’exploitation de mon mari, située à Froidefontaine (90). Nous déménageons à La Plaine en 2005, et je m’installe avec Denis en tant que conjoint-collaboratrice.
Les gens savent-ils que tu es agricultrice ?
En 2011, j’effectue une VAE pour valider le BP REA (responsable d’exploitation agricole) afin d’avoir un statut reconnu sur l’exploitation et avoir un travail vraiment valorisé à travers celui-ci. De même, le regard des autres change. Avant d’être installée, j’ai été confrontée à des réflexions du style “conjointe collaboratrice ? Ben tu ne travailles pas en fait.” Alors qu’aujourd’hui les gens me disent “Exploitante agricole. C’est courageux.” Et cela finalise réellement notre projet de couple. Je suis installée depuis le 1er avril 2014 en élevage laitier et céréales. Au quotidien, je m’occupe de la traite des vaches deux fois par jour, de la comptabilité et de l’élevage de génisses de 0 à 1 an. En cas de coup de bourre, il m’arrive d’aider Denis dans le travail des champs.
Reste-t-il du temps pour d’autres choses ?
En plus d’être agricultrice, je suis maman de 4 enfants : une fille de 17 ans, un garçon de 15 ans, un autre de 11 ans. Et le petit dernier a 6 ans. Il faut donc que je gère également les trajets en voiture pour les emmener à l’école ou aux arrêts de bus, mais aussi les tâches ménagères, la cuisine et le jardin. Hors exploitation, je fais partie du bureau Apec du collège Saint-Jean (Vihiers), je suis secrétaire et trésorière du Transport solidaire de La Plaine et je monte encore un peu à cheval. J’ai eu tout de même quelques difficultés à mettre en place le projet ; il faut consacrer beaucoup de temps au dossier VAE, mais c’était un travail très intéressant car il permet vraiment de visualiser les progrès de l’exploitation. Il y a aussi beaucoup de papiers à faire après l’installation. Ce qui laisse peu de temps libre.
Quel est ton ressenti aujourd’hui ?
Aujourd’hui, je suis totalement épanouie dans mon métier. Je me suis rendu compte que l’on pouvait réellement allier travail et vie de famille. Je suis toujours disponible pour mes enfants, et grâce au service de remplacement, nous pouvons prendre quelques jours de vacances de temps à autres. Mais il faut faire très attention aux investissements ; il faut être raisonnable et tout calculer pour voir si le jeu en vaut la chandelle.