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Cuma
Du matériel, des salariés, l’emploi partagé fédère les adhérents

La section du Maine-et-Loire de l’Union des Cuma Pays de la Loire a tenu son assemblée générale, le jeudi 14 février, à Chemillé sur le thème de l’emploi.

L’emploi partagé, c’est la solution qu’ont trouvée les Cuma de la région Pays de la Loire pour s’adapter au nouveau fonctionnement du modèle agricole. Selon une étude Agreste, (recensement agricole de 2010), “en dix ans, la main-d’œuvre familiale a été divisée par deux, dans le même temps, les surfaces agricoles  ont augmenté. Passant d’une moyenne de 13 ha à 55 ha”, résume Isabelle Corbineau, animatrice à l’Union des Cuma, lors de l’assemblée générale du Maine-et-Loire qui s’est tenue jeudi à Chemillé.
Face à ces changements, les agriculteurs s’adaptent et optent pour le salariat. Les Cuma l’ont bien compris et se sont, elles aussi, tournées vers le salariat. “Le salarié en Cuma valorise une technologie de plus en plus complexe”, souligne le président de la section Maine-et-Loire, Dominique Girard. Dans le département, déjà 59 Cuma emploient des salariés, et 64 employés sont en CDI. 

Trouver un salarié compétent
Comme la Cuma Entraide drainoise qui a embauché un jeune salarié en mars 2011. “Nous prenions un saisonnier tous les ans pour manipuler la machine à vendanger. Chaque année, nous devionsretrouver quelqu’un de compétent, cela devenait contraignant”, explique Anthony Toublanc, de la Cuma. Depuis quelques années, la coopérative recrutait la même personne. Les 121 adhérents de la Cuma ont réfléchi à son embauche définitive. “Il travaillait bien, il fallait qu’on le garde”. Le problème : “trouver de quoi l’occuper toute l’année”. Pour cela, trois vignerons adhérents l’emploient de mars à août pour de petits travaux de taille. Sinon, de septembre à février, il s’occupe des vendanges puis de la pré taille. Quant à la rémunération, les adhérents payent un forfait qui inclut la machine et le salarié, et les trois viticulteurs, eux, un forfait en fonction des heures faites sur l’exploitation.
Pour la Cuma de Saint Georges-sur-Layon, même constat : “nous avions un salarié compétent que nous embauchions depuis trois  ans 6 mois de l’année”, explique Médérick Thomas, l’un des adhérents. Le salarié a demandé à être recruté en CDI. Une demande que les adhérents ont acceptée. “Nous ne voulions pas le perdre.” La solution : la Cuma l’emploie de fin novembre à fin juin. Le reste du temps, le salarié travaille sur des exploitations d’agriculteurs adhérents. “ Les agriculteurs ont toujours peur de ne pas  trouver du travail au salarié mais en fait cela vient facilement”, explique un agriculteur dans la salle. “Entre l’entretien du matériel, les travaux agricoles, il y a de quoi faire.”

Employeur, ça ne s’improvise pas
Mais être agriculteur ne signifie pas être employeur. “Ce n’est pas notre travail, à l’origine”, note un agriculteur.  Employeur, ça ne s’improvise pas.  Pour alléger la tâche, l’Union des Cuma s’occupe de l’administratif. “C’est très confortable de pouvoir déléguer à l’Union”, constate Jean-Paul Dilé, président de la Cuma de Saint-Georges-sur-Layon. “Les entretiens avec le salarié, les fiches de postes à définir, le planning à gérer... Ce sont de nouvelles compétences que nous devons apprendre”, estime un agriculteur. C’est pour cela que l’Union  propose une formation  “Management des salariés”. Le président de la Cuma de la Bonne Entente à La Pommeraye l’a suivie et a déjà mis en place la théorie : “Nous faisons des réunions avec les salariés toutes les trois semaines pour faire le point sur leurs demandes, les nôtres et faire un compte rendu des conseils d’administration”. Une communication essentielle pour le bon fonctionnement de la Cuma. Aussi, il est important de désigner un  responsable salarié. Il a un rôle important à jouer dans la structure. “Il permet de faire respecter les règles”, note Hubert Guiton de la Cuma de Drain.

Un lien renforcé
“Le salarié resserre les liens entre adhérents”, remarquent les agriculteurs. Comme le résume l’un d’entre eux : “Avant nous ne prenions pas soin du matériel, chacun faisait les choses de son côté. Les agriculteurs raménaient le matériel cassé sans prévenir. Cela a créer des tensions entre nous. Depuis qu’il y a un salarié, on va le voir dès qu’il y a un problème.”
Pour la Cuma de Saint-Georges-sur-Layon, l’emploi a permis de pérenniser l’activité. “Sans le salarié, la Cuma n’aurait plus d’activité de moissonneuse-batteuse”, explique Médérick Thomas.
Les Cuma sont exigeantes sur les compétences des salariés. “Nous cherchons surtout des chauffeurs mécaniciens”, s’accordent les adhérents. Une double compétence rare sur le marché de l’emploi. “Ne devrions-nous pas informer les écoles de formations agricoles de nos besoins ?” suggère une personne dans l’assemblée. La question est posée mais malheureusement les administrateurs manquent de temps pour démarcher les centres de formation. Face à ce besoin émergeant,“ l’Union des Cuma souhaite mettre en place un partenariat avec des établissement”, confie l’animatrice.
H. R.
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