Revendication
Écotaxe : la profession réclame la suspension pure et simple
Dans le cadre d’une journée de mobilisation nationale, la FDSEA et les JA ont conduit une action visant l’unique portique écotaxe du Maine-et-Loire.
Suite à un appel à mobilisation national, une cinquantaine de départements a lancé des actions contre la mise en place de l’écotaxe. En Maine-et-Loire, un convoi de tracteurs et de camions s’est dirigé vers le portique écotaxe situé sur la
RN 249 entre Cholet et Saint-André de-la-Marche.
Les agriculteurs présents ont été rejoints par une délégation de l'Union horticole de l'Anjou et des camions de différentes coopératives, groupements de producteurs ou entreprises.
Le dispositif de détection du portique a été recouvert d’une bâche affichant le slogan “Non à l'écotaxe”. Des tracts ont également été distribués aux automobilistes pour les informer des conséquences de cette nouvelle taxe pour les filières agricole et agro-alimentaire et pour l’emploi sur nos territoires. Pour Emmanuel Lachaize, secrétaire général de la FDSEA : “Cette nouvelle taxe, c’est vraiment l’annonce de trop pour nos filières agricoles et agroalimentaires. Dans le contexte économique et social actuel, particulièrement difficile, la profession dit stop.”
Un coût pour la filière agricole française
L’écotaxe, supposée entrer en vigueur le 1er janvier prochain, aboutit à une pression fiscale nouvelle insupportable, qui pèsera au minimum 5 à 10 % du coût de transport des entreprises dont les marges sont déjà faibles.
En Maine-et-Loire, seulement un portique a été installé. Mais le nombre de portiques sur un département ne reflète pas le coût de cette taxe pour le département. En effet, les transporteurs pourront répercuter en pied de facture à leurs clients, quel que soit le trajet emprunté. La pilule risque réellement d'être difficile à avaler.
Côté producteurs tout d'abord, on estime que, rien que sur le poste aliment du bétail, le surcoût serait d’environ 1 euro par tonne d’aliment. Et donc, si l'ensemble de la taxe devait être répercutée, le surcoût annuel serait d’environ 825 euros pour un élevage produisant 2500 porcs par an, et d’environ 508 euros pour un bâtiment de 1 000 m² en volaille standard. À cela, il faut bien sûr ajouter le transport des céréales et du soja vers les usines d'aliment, le transport entre naisseurs et engraisseurs, le transport vers les abattoirs, le transport vers les consommateurs…
Côté filière, le surcoût annuel est estimé à 7 millions d’euros pour Terrena, 6 millions d’euros pour le groupe LDC ou encore 8 millions d’euros pour la coopérative Agrial.
Au total, les produits d'élevage français vont supporter 5 ou 6 fois l'écotaxe (voir schéma), quand un produit importé ne pourra être taxé qu'une seule fois.
A.T.
Écotaxe
Le Premier ministre Jean-Marc Ayrault, “travaille” à une “mise en œuvre sans difficultés et complexités supplémentaires” de l’écotaxe sur les poids lourds, a affirmé Najat Vallaud-Belkacem, porte-parole du gouvernement, le 23 octobre. Concernant une éventuelle “compensation” de l’écotaxe en Bretagne et dans d’autres régions, la question n’a pas été évoquée lors du Conseil des ministres, ajoute-t-elle.
REPÈRES
L’écotaxe, c’est quoi ?
C’est une taxe prélevée sur les poids lourds qui circulent sur les routes françaises. Elle a été inscrite en 2009 dans la loi Grenelle 1. Elle entrera en vigueur le 1er janvier 2014.
Quels sont les poids lourds concernés ? Les poids lourds de transport de marchandises, vides ou chargés, dont le poids est supérieur à 3,5 tonnes.
Qui va payer ? L’écotaxe est payée par les transporteurs routiers, mais sera répercutée sur ceux qui commandent la prestation de transports.
Quelles sont les routes soumises à l’écotaxe ? Ce sont les routes nationales non payantes et les routes départementales qui contournent les itinéraires payants.
Cela représente 15 000 kilomètres de routes dans 65 départements.