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Élevage
Embellie pour les productions animales, mais... inquiétude structurelle

Derrière la remontée ou le maintien des cours, se pose la question de la modernisation et d’un rajeunissement ambitieux des productions.

© AA

“La production animale en France est vraiment attaquée”, a expliqué Serge Préveraud, le président de la FNO. “Il y a un réel souci d’existence de nos productions”, a-t-il ajouté. “La moitié des éleveurs d’ovins quitteront le métier dans les sept à huit ans, alors que l’élevage ovin renaît. Lorsqu’un éleveur arrête, ses terres vont à l’agrandissement et souvent à la production céréalière”. Cette préoccupation n’est pas spécifique à la production ovine. Ce sont toutes les productions d’élevage qui sont peu ou prou concernées.

Viande bovine
“2011 aurait pu être dramatique”
“L’année 2011 aurait pu être dramatique pour la filière bovine”, a déclaré Denis Gilliot de Coop de France Bétail et Viande le 24 novembre. “La sécheresse du printemps dernier a beaucoup marqué l’année 2011 et dans tous les secteurs des ruminants”, explique Philippe Chotteau, directeur du pôle économique de l’Idele (Institut de l’élevage). Les éleveurs avaient accéléré les abattages par crainte d’un déficit fourrager. La décapitalisation observée en 2011 est aussi le résultat des crises successives : financières (2008 et 2010) et sanitaires (ESB en 1996 et 2000, FCO en 2008/2009). Dans ce contexte, la trésorerie des éleveurs de bovins allaitants est au plus bas depuis plusieurs années. Selon l’Idele, en 2010, le revenu moyen était de 11 000 euros par an. Les prévisions pour 2011 ne sont pas définitives, mais devraient être en baisse. L’embellie de la fin 2011 ne compensera que partiellement les difficultés du début d’année.
Dans un contexte global pesant, l’ouverture du marché turc en octobre 2010 a offert une sortie de secours pour une partie de la filière.  Depuis l’ouverture du marché et jusqu’à fin octobre 2011, au moins 25 000 jeunes bovins ont ainsi été envoyés vers la Turquie. Cette demande extérieure soutenue a permis de tirer les prix vers le haut et pas seulement ceux des jeunes bovins. Depuis août 2011, la hausse des prix s’est répercutée sur le prix des réformes et des broutards. “Le plus gros espoir de la filière est l’ouverture du marché turc aux broutards”, poursuit Philippe Chotteau. La France est pour le moment le seul pays de l’Union européenne à être positionné sur ce nouveau marché. Les premiers lots devaient partir fin novembre.
2012 : relancer les investissements, soutenir l’installation des jeunes. “Le renouvellement des générations reste la priorité à moyen terme”, a assuré Denis Gilliot. La majorité des éleveurs ont entre 50 et 55 ans. En outre, le secteur des bovins allaitants est particulièrement difficile à restructurer. “La rentabilité du capital investi est deux fois moins grande que dans les autres filières. Le temps de retour sur investissement est trop long”, précise Philippe Chotteau. Un plan stratégique national est en cours d’élaboration depuis la mi-octobre. Les grands axes d’action devraient être connus début 2012. Pour la filière des bovins allaitants, les groupes de travail se concentrent entre autres sur la contractualisation, la restructuration et le renouvellement de la population des éleveurs.

Porcs
2011 : fin d’année encourageante
En cette fin d’année 2011, le prix du porc perçu par les éleveurs bat des records (+ 16 % en un an au mois d’octobre), mais le prix des matières premières atteint aussi des sommets (+ 23 % en un an) selon l’Ifip (Institut technique du porc). La conjoncture est favorable à la remise à niveau des trésoreries des éleveurs avec un indicateur de marge brute calculé par l’Ifip qui progresse de 600 à 800 euros/truies entre septembre et octobre.
Technicité et exportations : les clés du rebond. “Le ratio du nombre de porcs produits par truie ne cesse d’augmenter”, explique Michel Rieu, directeur du pôle économique de l’Ifip. Une étude de l’Ifip a montré que l’élevage français avait gagné en compétitivité entre 2005 et 2009. Par ailleurs, les éleveurs français ont pu profiter de la demande extérieure exceptionnelle en 2011, en particulier vers la Chine. + 34 % sur le premier semestre 2011. Pour fin 2011 et début 2012, les prévisions tablent sur un maintien de la demande asiatique à des niveaux élevés.
Concilier attentes sociétales et restructuration des exploitations. “Il ne serait pas étonnant que les cessations d’activité ne soient pas entièrement compensées par l’agrandissement et/ou la reprise d’exploitations”, souligne Michel Rieu. Et les difficultés rencontrées pour se mettre aux normes européennes pourraient alors déterminer l’avenir des exploitations les moins rentables.
Par ailleurs, les attentes sociétales freinent les évolutions structurelles de la filière.

Aviculture
Coup de jeune nécessaire.
“Les innovations en alimentation animale et en génétique ont permis aux élevages d’être plus performants”, a expliqué Élodie Dezat, conseillère avicole du Pôle recherche appliquée de Bretagne (voir p.12). Par ailleurs, la filière a été peu touchée par la hausse du coût de l’aliment, ce qui n’était pas le cas dans d’autres filières.
Cependant, une restructuration en profondeur est nécessaire. “Les éleveurs ne gagnent leur vie qu’avec des bâtiments amortis”, a souligné Didier Goubil, président du pôle avicole des Chambres d’agriculture de Bretagne. Par ailleurs, 41 % des aviculteurs ont plus de 50 ans en 2010 et la relève n’est pas forcément au rendez-vous. En 2010, les rénovations de bâtiments ont concerné les installations de chauffage, de régulation et de ventilation.

AgraPRESSE

Œufs

Les producteurs ont manifesté à Nantes

Plus de 200 producteurs d'œufs ont manifesté, vendredi 25 novembre, devant trois grandes surfaces nantaises. Ils dénoncent les refus des centrales d’augmenter leurs prix d’achat.
Dès leur arrivée, les producteurs ont retiré tous les œufs des rayons pour les redistribuer aux consommateurs (ou à la Banque alimentaire, qui faisait sa collecte annuelle ce jour-là), en faisant symboliquement "une journée sans œufs". Les éleveurs de poules pondeuses sont en effet confrontés à une hausse de leurs coûts de production, en raison de la hausse du prix de l'aliment (70 % du coût de production d’un œuf) et, pour tous les producteurs d’œufs standard (80 % de la production), de la mise aux normes bien-être. Coût : 20 euros par poule. Ces aménagements ont aussi entraîné des vides de bâtiments. Conséquence : les mises en place de poulettes ont diminué de 26 % sur les huit premiers mois de 2011, entraînant une chute de la production d’œufs en France. “Nous demandons une hausse de 1,62 ct par œuf, qui se décompose en 0,52 ct pour la mise aux normes, 0,82 ct pour la hausse du prix de l’aliment, 0,18 ct pour la hausse du prix des poulettes et 0,1 ct pour celui du gasoil”, décrit Fabrice Jaulin, vice-président de l’APOVPL (Association des producteurs d’œufs Vendée Poitou-Loire).

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