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Aviculture
Entre influenza aviaire et Covid-19, la filière foie gras navigue à vue

Entre l’épizootie d’influenza aviaire* et le Covid-19, la filière du foie gras est fortement bousculée. Le point à deux semaines des fêtes de fin d’année.

La mise à l’abri des canards a permis aux élevages du Grand Ouest de continuer à produire du canard.
© Val de Sèvre

Produit saisonnier et festif par excellence, le foie gras se vend majoritairement au mois de décembre et l’on entre dans la période de consommation  en pleine 5ème vague de Covid-19. « 70 % du produit est commercialisé au mois de décembre », précise Olivier Brebion, responsable des productions à la coopérative Val de Sèvre (groupe Delpeyrat), un des opérateurs importants dans l’Ouest. Ce moment décisif de commercialisation pourrait être perturbé par les dernières annonces gouvernementales qui incitent les Français à « lever le pied » dans leurs interactions sociales, à limiter les « moments de convivialité » en intérieur dans les sphères privées et professionnelles... Après s’être demandé s’il y aura assez de foie gras à Noël, la question pour la filière pourrait devenir aujourd’hui : y aura-t-il assez d’acheteurs ? L’an dernier, malgré les restrictions liées au Covid, les achats avaient été meilleurs qu’escomptés.L’année 2021 aura été atypique, marquée par la crise de l’influenza aviaire qui a bousculé les équilibres de la production. Les abattages et les non mises en place d’animaux dans le Sud-Ouest ont pesé sur les volumes. « La filière devrait abattre cette année 23 millions de canards, contre 27 à 28 millions prévus », indique Yann Le Pottier, directeur général de Grimaud Frères Sélection, entreprise angevine qui fournit un tiers des canetons mulards pour la production de foie gras française.

Impacts sur la productionLa filière a subi beaucoup de soubresauts depuis quelques années. En 2019, la mise en place de la Loi Egalim, saluée par nombre de filières agricoles, avait empêché les GMS de mettre en lumière le produit par des promotions. « Cela a posé problème, le foie gras étant souvent un achat coup de cœur », souligne Olivier Brebion (des possibilités de dérogations ont été obtenues depuis par le Cifog, l’interprofession des palmipèdes à foie gras). Résultat, des ventes en baisse. En 2020, la crise du Covid et la fermeture des lieux de restauration a été également défavorable au foie gras (45 % du foie gras produit chez Val de Sèvre est dégusté en restauration). Le groupe Delpeyrat, pour lequel produit Val de Sèvre, avait donc demandé à la coopérative de réduire la voilure. Cela s’était traduit par un plan qui comprenait à la fois des arrêts d’ateliers (10 000 places de gavage en moins), et la sécurisation d’autres ateliers. « Et alors que nous étions dans cette phase de baisse, on nous a demandé de tourner au maximum ! », relate Olivier Brebion. En 2020-2021, Val de Sèvre a abattu 1,9 million de canards. La coop travaille avec 128 éleveurs de canards et producteurs de foie gras, dont 19 de Maine-et-Loire. Habituellement, Val de Sèvre fournissait 30 % du volume du groupe Delpeyrat, cette part montera à 60-70 % cette année, sans accroître la production, du seul fait de la baisse de production dans le Sud-Ouest.A ce jour, telle une épée de Damoclès, la menace de l’influenza aviaire continue de planer sur la filière comme sur toutes les filières avicoles.

L’Ouest épargné, mais la vigilance est de miseJusqu’ici, l’Ouest a été relativement épargné : « le Grand Ouest a subi 4 situations hautement pathogènes, alors que le Sud-Ouest a en répertorié plus de 400 », explique Olivier Brebion. La principale raison est que la région a su « mettre ses animaux en bâtiments ». Depuis 2017, un plan de développement de bâtiments a ainsi été déployé chez Val de Sèvre, avec environ 50 000 m2 construits afin de placer les animaux à l’abri. Une lutte contre le virus qui passe obligatoirement par une « gestion collective », souligne le responsable de production.  Alors qu’un premier cas s’est déclaré en élevage dans le Nord de la France (poules pondeuses), la vigilance est  plus que jamais de mise : « il y a encore beaucoup de migrations en Europe, la situation sanitaire nous inquiète », explique Yann Le Pottier, qui demande aux particuliers possesseurs de basses-cours de mettre à l’abri leurs animaux. 

 

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